Le Front National version Marine Le Pen essaie de faire croire à grand renfort de communications qu’il n’accepte plus au sein de son parti, les éléments qui se montreraient en présence de ses « opposants » politiques, entre autres son père, le président d’honneur, et que ceux-ci risqueraient des sanctions, tels Marie Christine Arnautu, Mireille d’Ornano ou Bruno Gollnisch. Dans l’Aisne les militants et les élus FN n’ont pas ce problème et peuvent aisément pavoiser aux côtés des responsables du Parti de la France.

23 04 2016 Somme PdF

Le Parti de la France (PdF), ce groupuscule qui voudrait devenir aussi gros que le FN, regroupe des anciens et des exclus du FN, en reprenant les thèmes du Front National version années 80. Le PdF prône par exemple la « promotion des valeurs chrétiennes », « l’expulsion des immigrés », « l’abrogation du PACS », une position anti-IVG en souhaitant le « remplacement de la loi Veil », et voudrait entre autre le « rétablissement de la peine de mort ».

Le PdF organisait dans la Somme le 23 avril un déjeuner-débat avec son président d’honneur, Roger Holeindre, co-fondateur et ancien vice-président du Front National, qu’il quitte en 2011 lors de l’élection de Marine Le Pen à sa tête, pour rejoindre le PdF quelques mois plus tard. Au cours de ce débat, les militants et élus FN et les membres du PdF (dont son secrétaire général Thomas Joly), ont pu sans doute discuter de l’immigration et de la « famille », en préparant les futures élections, tout ceci dans une « France apaisée ».

Parmi la trentaine de personnes présentes, des élus du Front National écoutaient ou se sont présentés aux côtés de leur idole Roger Holeindre. On pouvait voir Yvon Flahaut, ancien secrétaire départemental du FN de la Somme, conseiller municipal d’Abbeville (80), exclu du FN début avril, car « il n’aurait pas respecté la ligne politique de Marine Le Pen ». Dans la Somme, le FN a en partie fait le ménage, après avoir accueilli Sébastien Chenu comme tête de liste pour les dernières régionales de décembre. C’est à présent un tout jeune militant, Eric Richermoz, qui a été promu à la tête du FN dans ce département.

Le FN de l’Aisne en force aux cotés de Roger Holeindre

photo de famille fn et pdf le 23 04 16 à ailly le haut clocher 80

Dans l’Aisne le FN compte quelques élus, dont une municipalité (Villers-Cotterêts), 5 conseillers régionaux, et 8 conseillers départementaux. Lors de ce débat avec Roger Holeindre, certains élus se sont réjouis de l’entourer. Parmi eux deux conseillers départementaux Marion Saillard et Armand Pollet, élus en mars 2015 dans le canton de Guise, dans l’Aisne. Présente aussi la mère de Marion Saillard, Sylvie Saillard, conseillère régionale, conseillère municipale de Saint Quentin, et dernièrement candidate à des législatives partielles à Saint Quentin. Pour accompagner ces trois élus, une autre militante FN, Prudence Tan, dont nous avions déjà fait un petit portrait, candidate aux dernières régionales sur la liste FN dans l’Aisne, et qui a trouvé un nouveau boulot en tant que collaboratrice pour les élus FN du conseil départemental. A noter que Marion Saillard et Armand Pollet se retrouvent une semaine plus tard au banquet patriotique du 1er mai avec Marine Le Pen et Florian Philippot.

Des alliances sont-elles en vue pour ces élus lors de leurs discussions avec le secrétaire général du Parti de la France Thomas Joly ???

Le FNJ de l’Aisne en dehors des directives de Marine

fnj 02 et 80

D’autres militants de l’Aisne ont des fréquentations pas très en adéquation avec la ligne du parti. Le FNJ de l’Aisne, auquel appartient Marion Saillard, publiait sur son Facebook en février, la lettre de Jean Marie Le Pen adressée à sa fille, lui demandant de le réintégrer au FN, et que dans le cas contraire, il créerait un nouveau mouvement.

nicolas millet avec Jean Marie
fnj jean marie
didier petijean jj luisetti martine lehideux

Parmi les militants du FNJ, on retrouve Didier Petitjean de Chauny, qui va aussi bien aux réunions du FN, et qui n’hésite pas à distribuer des tracts du PdF avec sa vice-présidente Martine Lehideux, elle aussi co-fondatrice du FN qu’elle a quitté en 2009. Ce Didier Petitjean, s’était fait remarquer lorsque qu’il était responsable du FNJ à Chauny au moment où des agressions racistes s’y déroulaient au début des années 2010.

Un autre militant du FNJ, Nicolas Millet, dont nous avions déjà parlé, publiait récemment sur sa photo de couverture de son facebook un appel pour le rassemblement du 1er mai avec Jean Marie Le Pen.

Tous ces élus et militants semblent partagés entre le Parti de la France, Jean Marie Le Pen, ou la continuité de leur place au sein du Front National. Pour autant ils n’ont pas l’air de suivre les consignes de Marine Le Pen, ni de s’embarrasser de discrétion.
La Horde