Saint-Brévin - La déculottée des opposant-E-s à l’accueil des personnes exilées

Lu sur Indymedia Nantes :

Un retour sur la contre-manifestation antifasciste face au "rassemblement contre l’accueil des migrantEs"

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L’annonce de la mise à disposition de locaux pour l’accueil de 70 demandeureuses d’asile à Saint-Brévin a déclenché une réaction des plus nauséabonde d’une part de la population. Yannick Haury, maire divers droite de cette station balnéaire de 12 000 âmes - qui compte pas moins de 3561 résidences secondaires (chiffre INSEE 2013) - a ouvert le bal des horreurs ces dernières semaines, s’épanchant dans plusieurs canards locaux de « ses inquiétudes » quant à une prétendue incompatibilité entre le caractère touristique de la bourgade et un « Calais bis » (sic). Il critique l’obligation faîte aux communes de "prendre leur part" ; une part soit-dit en passant ridicule au vu du nombre de personnes qui n’a pas d’autre choix que l’exil et de l’entêtement de l’État à garder ses frontières fermées . Une pétition a été lancée par les soutiens d’un certain Général Tauzin,xième candidat d’extrême droite aux présidentielles, laissant libre-cours à des commentaires plus gerbants les uns que les autres.

La voie semblait toute tracée pour que la haine des brévinoisES opposéEs à l’accueil des réfugiéEs puisse se déverser en toute tranquillité. Le Front National, les commerçantEs et riverainEs « inquiètEs », les nazillons et autres identitaires bretons en étaient tellement persuadéEs qu’illes se sont donné rendez-vous à 11h devant la mairie de Saint-Brévin samedi 17 septembre pour une éructation commune en place publique. Mais ce petit monde à l’esprit étroit avaient omis un léger détail en organisant cette puante communion car dès qu’illes eurent vent de cet appel (la veille dudit rassemblement), des habitantEs du Pays de Retz écœuréEs et en rage ont entrepris d’y riposter en appelant à une contre-manifestation .

Même heure, même place.

Welcome

Samedi matin, les opposantEs à la venue des migrantEs brandissaient leurs pancartes xénophobes devant la mairie dans,comme on s’y attendait, une atmosphère franchouillarde. De courageuSES brévinoisES s’étaient mobiliséEs plus ou moins spontanément pour leur faire face comme quand, alors que la cloche de l’église sonnait la fin d’une cérémonie de mariage, leurs rangs ont soudainement gonflé. Les porteureuses d’une banderole « WELCOME TO THE REFUGEES  » fendirent la foule pour la brandir sur le fronton de la mairie sous les applaudissements des partisanEs de l’accueil. C’est dire si la pauvre banderole xénophobe assimilant 70 réfugiéEs dans un centre de vacances d’EDF à un « Calais bis » (si si) faisait grise mine !
Très vite, tomates et œufs volèrent en direction des fachos alors que la bleusaille jusque là passive s’affairait à maintenir une distance de sécurité entre entre les deux camps. Côté fachos, un gus vêtu d’un polo noir, écusson bleu-blanc-rouge sur l’épaule pu nonchalamment se fendre d’un salut nazi et montrer son cul dégueulasse sous l’œil complaisant des gendarmes dont la seule réaction (tellement classique...) fut de tenter de faire reculer les partisanEs de la solidarité qui, bien-sûr, refusèrent.

Les « On est chez nous  » scandés par les fachos devinrent inaudibles face aux «  Solidarité avec les réfugiéEs  » rythmés, interminables et endiablés lancés depuis notre côté de la place de la mairie. Lorsque d’autres camarades antifascistes arrivèrent, les gendarmes tentèrent une incursion dans notre contre-rassemblement pour, semble-t-il, les avoir à l’œil mais la cohésion et la solidarité étant fortes, ils n’y restèrent pas longtemps et revinrent à leur position initiale.
Les rangs se gonflèrent encore et encore au point que le contre-rassemblement finit par réunir deux à trois fois plus de personnes que le camp xénophobe . Des passantEs venaient nous exprimer leur soutien et le dégoût que leur inspirait le rassemblement extrêmement droitier tandis que la pétition physique contre l’accueil des migrantEs peinait à recueillir plus de signatures que le nombre de participantEs présentEs dans l’autre camp le permettait.

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