Alors qu’elle assistait à une rencontre d’extrême droite en Roumanie, Marine Le Pen a fait l’éloge du programme d’une nouvelle formation anti-Union européenne et nationaliste dans le pays.
Alors que depuis plusieurs années, les partis d’extrême droite se renforcent dans différents pays de l’Union, la Roumanie était l’un des derniers pays où un tel parti était absent des forces politiques dominantes du pays. Les choses devraient changer désormais, car les Roumains se préparent à lancer le parti Force nationale, dont le modèle n’est autre que le FN français.
« Nous soutenons l’idée d’une souveraineté accrûe pour la Roumanie tout autant que des principes de bases repensés pour l’Union européenne », a déclaré le député européen Laurentiu Rebega, au cours d’une conférence de presse dans le sud de la Roumanie samedi 15 avril.
Rebega, le seul Roumain membre groupe d’extrême droite au Parlement européen, « Europe des Nations et des Libertés » a ajouté que le nouveau parti ferait mieux la promotion de la Roumanie et ferait en sorte que ses citoyens « bénéficient du même traitement que les autres Européens ».
Le nouveau parti a reçu un soutien significatif de la part de Marine Le Pen, dirigeante du FN, venue participer à une conférence internationale de politiques d’extrême droite, avec ses acolytes hollandais (Marcel de Graaf) et autrichien (Franz Obermayr), ainsi que le Français Édouard Ferrand.
« L’Union européenne n’est pas adaptée aux réalités actuelles. Nous avons besoin d’un autre genre de coopération entre les peuples d’Europe, qui respecte leur histoire, leur souveraineté et leur liberté. L’UE est incapable de résoudre la crise que nous traversons. », a dit Marine Le Pen.
« Voilà pourquoi je suis venue : pour faire la promotion de notre coalition patriotique au Parlement européen et celle de la Roumanie. J’invite vivement tous les citoyens roumains à rejoindre la Force nationale. », a-t-elle ajouté.
Rebega n’est pas un nouveau venu sur la scène politique roumaine : il fait l’objet de poursuites en justice en ce moment, de la part de DNA, l’agence roumaine qui lutte contre la corruption, car il est soupçonné de blanchiment d’argent et d’avoir versé des pots de vin.
Cependant, le discours anti-UE de Marine Le Pen suscite quelques craintes en Roumanie. En effet, la Roumanie a longtemps été l’un des membres de l’UE les plus pro-UE, mais les difficultés économiques croissantes ainsi que l’insécurité poussent de plus en plus de gens à remettre en cause leur soutien à Bruxelles, en particulier lorsqu’il s’agit de questions relatives aux décisions économiques centralisées et sur la question des réfugiés en Europe.
Traditionnellement, l’extrême droite est représentée en Roumanie par le PRM (parti pour la Grande Roumanie) qui met en avant des thèses très nationalistes et xénophobes et s’est consacré à dénoncer de soi-disantes conspirations anti-roumaines qui seraient fomentées par les Hongrois de Transylvanie. À côté de cela, on retrouve dans le PRM les habituelles agressions verbales antisémites, anti-Rroms et contre les Roumains plus libéraux. Aux dernières élections générales, le PRM n’est pas parvenu à faire son entrée au Parlement roumain.
La Horde