Celui que le monde politique européen voit comme un « clown politique » est un populiste qui s’est fait connaître par ses déclarations fracassantes, racistes et sexistes. En Pologne, il fait souvent les gros titres, tant il est un habitué des sorties discriminatoires et des insultes. Mais son aura politique ne se limite pas à cela. En effet, cet ancien dissident participe aux élections parlementaires et présidentielles depuis 1991 et popularise un discours ultra-libéral qui exclut toute intervention de l’État dans l’économie. Pour lui, la classe politique dans son ensemble est une « bande de voleurs », et la démocratie une tyrannie de la majorité dont il faut se débarrasser.
En France, on connaît ses déclarations au sujet de Hitler qui n’aurait rien su de l’extermination des Juifs et du droit de vote des femmes : selon lui, il faudrait éviter que les femmes votent car elles auraient tendance, de par leur nature compatissante, à se prononcer pour une augmentation des dépenses sociales. Cela dit, Korwin-Mikke est pour la suppression pure et simple du droit de vote, car il est pour un retour à la monarchie. On connaît un peu moins bien ses positions anti-Islam, qui sous-tendent pourtant son euroscepticisme et celui de son parti : en effet, pour Korwin-Mikke, l’Europe risque de perdre son identité culturelle face à l’Islam qu’il accuse de noyauter l’Europe. À cela s’ajoute une forte germanophobie, face à une Allemagne qu’il estime trop intéressée par ce qui se passe à l’Est de l’Europe.
Enfin, son activité en tant que député européen laisse songeur. Depuis juin 2014, son activité a été assez limitée, mais fracassante : ainsi, le 2 juillet 2014, il a fait un discours d’une minute sur le réchauffement climatique, dans lequel il a proposé d’enfermer les « pseudo-scientifiques » à la solde de l’UE qui font des prévisions catastrophistes dans le seul but de nuire à la croissance des États-membres. Quelques jours plus tard, il a giflé un autre élu polonais, Michal Boni, pour une querelle remontant aux années 1990. Korwin-Mikke avait en effet accusé Boni d’avoir travaillé pour la Stasi, ce dernier avait démenti pour finalement reconnaître son implication en 2007, sans pour autant s’excuser auprès de Korwin-Mikke, qui a donc réglé ses comptes… à Strasbourg.
Quoi qu’il en soit, depuis 2015, le KNP s’est débarrassé de cet encombrant personnage, joueur de bridge professionnel de son état, un peu à la manière de MLP poussant son vieux père dehors, mais pour autant, les positions du parti demeurent les mêmes : euroscepticisme, ultra-libéralisme, islamophobie, positions dans lesquelles le FN ne peut pas se reconnaître entièrement.