Le 5 septembre dernier, des militants du GUD Lyon frappent violemment un enseignant lors d’un de leurs tractages devant l’université Lyon 3 . Quelques semaines auparavant, Logan Djian, leader du GUD sur Paris, venait de poser ses valises dans la « capitale des gaules ». Coïncidence ? Peut-être, mais celui qui est désormais interdit de séjour en Île-de-France pour avoir sauvagement agressé l’un des ses « amis » semble bien vouloir se rendre incontournable dans le milieu gudard lyonnais, en y multipliant les initiatives, s’inscrivant ainsi dans la tradition de la « GUD connection » de ses aînés caractérisée par un activisme violent, un sens du business et des relations transalpines…
Petit rappel : le 9 octobre 2015, Logan "Duce" Djian, leader du Groupe Union Défense (GUD) sur Paris depuis 2012, passe à tabac et humilie son prédécesseur [1], Édouard Klein, le tout filmé par Loïk Le Priol, membre également du GUD et connu pour avoir lancé la marque « Babtou sordide solide ». Placé en préventive dès la mi-novembre, il est libéré sous caution grâce à son copain Axel Loustau, gudard dans les années 1990 et proche de Marine Le Pen et depuis peu conseiller régional d’Île-de-France. Afin de protéger la victime d’éventuelles représailles, Djian est à sa sortie interdit de séjour en Île-de-France : aussi, après un petit séjour du côté de Dijon, c’est finalement à Lyon qu’il décide de se réfugier au début de l’été 2016. Il faut dire que les « rats noirs » (comme se surnomment eux-mêmes les militants du GUD) prolifèrent dans la ville, et Steven Bissuel, 22 ans, leader de cette petite troupe d’excités, s’entend plutôt bien avec Djian (du moins jusqu’à nouvel ordre).
On l’a ainsi vu à Paris en mai dernier prendre la place de ce dernier pour « animer » l’hommage rituel à Sébastien Dezieu : il faut dire que depuis le départ de leur chef, le GUD Paris s’est pour ainsi dire volatilisé. Bien que son profil puisse apparaître plus proche de celui d’un dandy comme Klein que d’un cogneur épais comme Djian, il n’est pas inintéressant de signaler que, en octobre 2013 à Lyon, d’après la presse locale, un « responsable du GUD » du même âge que Bissuel et résidant dans la même ville que lui (Saint-Forgeux, 2000 habitants) a été impliqué, avec quatre de ses camarades dans la courageuse agression raciste de deux jeunes filles… Par ailleurs, il partage avec le « Duce » des convictions antisémites qui l’ont là aussi conduit devant les tribunaux pour apologie de la Shoah en janvier 2015 ; mais surtout, il ont en commun un certain sens du business et du copinage…
Facho Fashion
Si l’implantation du GUD sur Lyon est une réalité, ses membres carburent surtout à la mythomanie, comme le prouve leur propagande vestimentaire, leurs entraînement à la guerilla urbaine en rase campagne ou le récit « épique » de la moindre de leurs actions : Djian devrait donc y jouir d’un certain prestige, car la violence et le sadisme avérés du personnage, qui consterneraient n’importe qui, en imposent dans ce genre de milieu, où la soumission au chef et le virilisme idolâtre ne sont pas de vains mots. Mieux, cela devrait lui permettre également de faire fructifier quelques petits business lucratifs, grâce à un sens des affaires que Frédéric Chatillon ou Axel Loustau, ses mentors, lui ont certainement transmis.
On a pu voir ainsi Logan prendre ses quartiers au magasin de vêtements « Made in England » : ouvert en avril dernier rue Juiverie [2] (sic), la boutique, qui distribue de quoi habiller les « fachos fashion » (Fred Perry, Ben Sherman and co.), est gérée par London Spirit, une SARL dont le mandataire n’est autre que… Steven Bissuel, qui avait créé dès 2013 une société de commerce de gros à son nom, basée à Saint-Forgeux, au moment même où il prenait en main le GUD lyonnais. Ce qui s’appelle avoir de la suite dans les idées !
Tatoo à la Casa
À la rentrée, le 16 septembre, un nouveau salon de tatouage, Point d’Encrage, ouvrait ses portes rue Lainerie : là encore, on y retrouve Djian, qui a accueilli le tatoueur italien Daniel Pasquino, dont les sympathies nationalistes et la proximité avec Casapound ne fait aucun doute. C’est également une militante du mouvement nationaliste-révolutionnaire qui fait tant rêvé nos fascistes hexagonaux, Hanadi Palliani, qui a été embauchée comme vendeuse à la boutique Made in England.
Ce copinage transalpin est lui aussi un trait commun avec leurs aînés : Frédéric Chatillon, qui , à la suite de ses ennuis judiciaires, a préféré partir s’installer à Rome, a ouvert dans la capitale italienne une antenne de sa société Riwal, et son copain Jildaz Mahé O’Chinal, lui aussi ancien du GUD Paris, a créé en 2014 le groupe Carré français, et sont très proches de Sébastien Manificat (plus connu sous le nom de Sébastien de Boëldieu), porte-parole français de CasaPound, et le président de ce mouvement, Gianluca Iannone. Il est clair que les deux générations ne jouent pas dans la même cour : gros sous et monde du luxe pour les plus anciens, petit business et skinerie pour les petits jeunes. Il n’empêche que dans les deux cas, l’idée est de faire jouer les liens politiques pour faire du business et embaucher les copains.
Allez, viens boire un p’tit coup à la maison, y a Djian, y a Bissuel, du saucisson…
Enfin, dernier projet en date, l’ouverture le week-end dernier du Pavillon noir, un bar estampillé GUD, où l’expérience de Logan en la matière sera certainement aussi la bienvenue. En effet, sur Paris, Djian avait ouvert en octobre 2013 un bar nationaliste, le Crabe-Tambour, fréquenté par la jeunesse d’extrême droite parisienne, toutes chapelles confondues. Depuis les démêlées de son gérant avec la justice, le lieu a fermé : mais Djian a probablement gardé son âme de taulier, et il serait étonnant de ne pas le trouver derrière le comptoir. Quoiqu’il en soit, le Groupe Antifasciste de Lyon et Environs a d’ors et déjà publié un communiqué et appelé à un rassemblement en face de l’opéra : à Lyon comme à Lille, ne laissons pas l’extrême droite ouvrir ses lieux "réservés aux Blancs" où bon lui semble !
La Horde