De Florian Philippot à Djordje Kuzmanovic en passant par Nicolas Dupont-Aignan et Jean Frédéric Poisson, ils avaient pratiquement tous accouru pour fêter la sortie de l’UE du Royaume-Uni lors d’une soirée organisée par François Asselineau et l’Union Populaire et Républicaine (UPR). Celles et ceux qui défendent l’UPR, Asselineau ou Kuzmanovic peuvent bien pousser des cris d’orfraie quand on pointe leur positionnement nationaliste, on voit bien que derrière l’étiquette « souverainiste » c’est surtout l’extrême droite qui se rassemble. (voir l’article sur les origines du "souverainisme")
Pour le retrait effectif du Royaume-Uni de l’UE le 31 janvier, le Brexit, l’UPR avait prévu de rassembler ses militant-e-s pour une fête : finalement s’y sont retrouvés Florian Philippot (le président des Patriotes), Nicolas Dupont-Aignan le président de Debout la France ou Jean-Frédéric Poisson le président du Parti Chrétien Démocrate, dont on connaît déjà la ligne politique ; d’autres présents à cette soirée sont un peu plus confus, comme Dominique Jamet, Djordje Kuzmanovic, Jean Bricmont, Jacques Cheminade (celui qui se voit déjà sur Mars) ou Pierre Lévy (rédacteur en chef du mensuel Ruptures).
Jamais plus Jamet
C’était bien Dominique Jamet qui était présent à cette soirée, à ne pas confondre avec Alain, son frère, fondateur et ancien vice président du Front national. Mais Dominique a quand même été, d’après René Monzat et Jean-Yves Camus dans leur livre Les droites nationales et radicales , un « compagnon de route des Solidaristes », et a écrit dans Impact, la revue du Groupe Action Jeunesse. Au début des années 1980, on le retrouve avec Bruno Mégret dans les Comités d’Action Républicaine. Dominique n’est pas à une contradiction près, puisqu’à la fin des années 1980, il soutient François Mitterrand et Laurent Fabius, puis participe à un comité pour le oui à l’Europe lors du vote sur traité de Maastricht en 1992 (en complète contradiction donc avec cette soirée sur le Brexit). En 1995, il sort un livre Demain le Front , qui se voulait une analyse sans concession « leçon de morale » sur le Front national. En 2010, il signe la pétition lancée par Paul-Eric Blanrue en soutien au négationniste Vincent Reynouard (voir l’article du Monde en 2010) puis fonde aux cotés de Robert Ménard le site Boulevard Voltaire en 2012. Il entre dans le parti de Nicolas Dupont-Aignan la même année et devient vice président de Debout la France avant de le quitter en 2017 et fonder un micro parti, l’Union nationale citoyenne. Avec l’Union nationale citoyenne, il est déjà à l’initiative d’une rencontre entre quelques-un des participants à cette soirée du Brexit en avril 2019. Lors d’une conférence "Où va la France", Jamet avait réuni Florian Philippot, Jacques Cheminade, Djordje Kuzmanovic mais aussi le Républicain Julien Aubert, tout ce petit monde pour parler de la sortie de l’UE, il manquait François Asselineau, Nicolas Dupont-Aignan et Jean-Frédéric Poisson.
Kuzmanovic l’ancien patriote de la France Insoumise
Djordje Kuzmanovic est parti à la recherche de nouveaux amis ses derniers temps, après être sorti de la France Insoumise en novembre 2018. Nous avions déjà parlé de lui lorsqu’il devait participer à un colloque sur la Russie organisé entre autre par Victor Lenta avec d’autres participants d’extrême droite.
Mais avant même de partir de la France Insoumise et de fonder son parti, République souveraine, en avril 2019, cet ancien conseiller de Jean Luc Mélenchon, ancien secrétaire national du Parti de Gauche et qui était aussi porte-parole Défense et International de la France Insoumise, s’est toujours présenté comme « patriote ». En mars 2017, dans une interview pour le site internet Accès Défense “Cercle de Réflexion sur les questions de défense”, il déclarait : « Il n’y a plus de clivage droite-gauche car ce clivage ne fonctionne plus sur ces questions. Il existe un clivage entre souverainistes et mondialistes. De ce point de vue-là nous sommes plutôt du côté des souverainistes . ». Après ces déclarations on voit mieux comment on a pu le retrouver dans l’organisation d’un rassemblement pour la “Paix en Ukraine” pro-Poutine le 22 juin 2014, où l’on retrouvait l’Agence Info Libre, leCercle des Volontaires, Benajam du Réseau Voltaire ou André Chanclu, un ancien du GUD.
Kuzmanovic s’exprimait également sur la religion dans une interview à l’hebdomadaire Famille Chrétienne en mai 2017 en affirmant : « J’aime le côté chatoyant, festif et libre de la liturgie » , toute une pensée ! Street-Press en juin 2017 s’était déjà intéressé à ce “patriote” de LFI.
Après, ce monsieur s’étonne lorsqu’il se fait sortir récemment de la manifestation pour les retraites à Paris le 9 janvier, son parti République souveraine, qualifiant dans un tweet à la suite de cette journée ceux et celles qui les ont sorti d’ « idiots utiles (qui sont) pour la défense du système oligarchique en place ».
Bricmont le défenseur de révisionnistes
Pour beaucoup considéré comme un militant anti-impérialiste, c’est aussi comme défenseur de la liberté d’expression (surtout pour les antisémites) qu’il est connu, il s’est collé aussi à la fête organisée par l’UPR. Cet ami de Paul-Eric Blanrue défenseur de Faurrison, se montre en novembre 2005 aux cotés de Dieudonné et Jacques Cheminade lors d’une conférence organisée par le Réseau Voltaire, on le retrouve encore lors d’une manifestation contre l’attaque de la flotille pour Gaza organisée par le Collectif Cheick Yassine en mai 2010. En août de cette même année il lance avec Blanrue une pétition pour l’abrogation de la loi Gaissot et la libération de Vincent Reynouard (un négationniste), pétition qui recueille tout ce que compte l’extrême droite négationniste. Février 2011, il participe à un documentaire « Main basse sur la mémoire » aux cotés de Robert Faurisson et Alain Benajam (fondateur du Réseau Voltaire), puis le 30 octobre dans une manifestation de soutien à la Syrie ou les seuls soutiens français sont Chatillon et Olivier Duguet (ex du GUD, et très proche de Marine Le Pen), Ginette Skandrani, Edouard Klein ancien responsable du Gud, ou encore des membres du Parti Antisioniste tels que Yahya Gouasmi, (source : Dieudonné tel qu’il estet : « De Damas à Paris... De l’amitié, de l’argent et des emmerdes »). Encore une fois, ce n’est même pas la question du positionnement pro ou contre le gouvernement syrien. Mais là encore, on retrouve Bricmont aux côtés de franches crapules, et ce sont les seuls « non-syriens » à participer à cette manifestation. Pour le numéro de l’été 2014 de la revue de la nouvelle droite Elément, Bricmont répond à une interview « Jean Bricmont la cause de la liberté d’expression ». L’année d’après il soutient Alain Soral après la publication du livre de Streetpress « Le système Soral » en septembre 2015.
La Horde