Le Front national aime bien faire croire que, après avoir pendant des décennies craché sur les "assistés" et autres miséreux, il aurait désormais la fibre sociale. Mais à peine arrivé aux commandes d’une municipalité, les premières mesures prises sont dirigées contre les plus démunis.
Lors d’un rassemblement de protestation après l’élection du maire FN du Pontet (Vauculse), Joris Hébrard, une manifestante interrogée par Le Point disait craindre "une baisse des subventions pour les associations, des aides pour les sorties des enfants, la cantine et les personnes en difficulté". Elle ne s’était pas trompée. Lors du conseil municipal du mercredi 25 juin, le maire et sa majorité ont décidé de l’abandon de la gratuité des cantines scolaires (0,05 % du budget annuel de la ville), privant 65 familles de cette aide. Mais les économies, ce n’est pas pour tout le monde : au mois de mai, Hébrard a tranquillement augmenté son indemnité de maire de 40%, car, ose-t-il, celle du maire précédent était "anormalement basse" ! Bon, mais c’est juste pour pouvoir payer l’essence de sa Mercedes…
Kinésithérapeute de profession, adhérent au FN depuis 2006 seulement, Joris Hébrard a remporté l’élection municipale au Pontet à la faveur d’une triangulaire, avec 42,62% mais seulement 7 voix de plus que la liste UMP. Son programme ? Des baisse des impôts et une lutte contre l’insécurité. Xavier Magnin, qui vient de la mairie d’Orange et de la Ligue du Sud de Bompard, dont il est par ailleurs neveu par alliance, est venu assister le débutant qui en a fait son directeur de cabinet. Cela n’a d’ailleurs pas trop été apprécié par les militants locaux, qui se rendent compte que le pouvoir municipal leur échappe aux profits des cadres parisiens ou orangeois…