« L’antifascisme est un travail de flic (investigation, infiltration, dénonciation.... »
NOTRE RÉPONSE : Les méthodes utilisées par certains groupes antifascistes pour connaître l’extrême droite avec précision ont toujours été l’objet de fantasmes (« Mais comment font-ils pour savoir tout ça ? »). De la part de l’extrême droite bien sûr, qui y voit partout la main du pouvoir (police, services secrets, « lobbies ») et ne peut imaginer que des « crasseux » décérébrés d’extrême gauche puissent les berner ainsi ; il est plus valorisant pour eux de croire qu’ils sont les cibles principales du système, système dont les antifascistes ne seraient que les vils serviteurs.
Mais on retrouve aussi, malheureusement, cette appréciation chez certains militants censés être dans le même camp que les antifascistes. Ce phénomène s’observe particulièrement dans les milieux radicaux et libertaires, pour deux raisons principales. La première est que ce travail de recherche d’information (désagréable et ingrat à bien des égards), demande, pour des raisons évidentes de sécurité, une certaine forme de secret : pour certains, cela suffit pour établir de fait une sorte de hiérarchie entre ceux qui ont l’information et ceux qui ne l’ont pas (ou ne se donnent pas la peine de la chercher). Cette nécessaire discrétion est souvent incomprise et parfois même interprétée comme une volonté de cacher des choses... La théorie du complot n’est pas loin !
L’autre raison tient dans une forme de « purisme » révolutionnaire qui veut que ce type de pratique rappelle trop celle de la police pour être respectable. L’amalgame fait le reste : bien décidés à prouver que les informations trouvées ne pouvaient pas être le simple résultat d’un travail de terrain, et estimant sans doute que seul l’État est réellement en mesure de faire ce travail, certains, à intervalle régulier, par le biais de rumeurs, tentent de jeter le discrédit sur les groupes comme REFLEXes qui essayent, avec honnêteté, de rendre compte d’une réalité difficile à saisir.