Lu sur le site Passeurs d’Hospitalité :
Le 21 mars est la journée mondiale contre le racisme. Un rassemblement était organisé à Calais comme dans une dizaine de ville de France.
Mais à Calais, il a été interdit par la municipalité sous prétexte de veille d’élection. L’arrêté d’interdiction a été affiché sur le lieu le matin même – trop tard donc pour le contester, trop tard aussi pour prévenir les participants au rassemblement.
Celui-ci a donc eu lieu. Un peu timidement au début, on ne savait pas si la police allait intervenir, on a surtout discuté les uns avec les autres, contents de se retrouver là. Puis rien ne se passant, quelqu’un a apporté du thé chaud, des gâteaux, puis une sono, la musique a appelé la danse. Des gens de quatre continents se sont trouvés ensemble.
Le code électoral français prévoit que les électeurs aient une journée de réflexion avant le vote, et que la campagne électorale s’arrête le vendredi soir à minuit pour un vote le dimanche. Donc les activités partisanes, de soutien à tel candidat ou tel parti, sont interdites le samedi précédant le vote.
La journée mondiale contre le racisme tombe cette année la veille d’une élection en France. Quel est le rapport ? En France le racisme est un délit, la constitution proclame l’égalité des être humains et garanti la liberté de manifestation. La constitution et les libertés fondamentales seraient-elles suspendues à la veille d’une élection ? Ou les pouvoirs de police d’un maire seraient-ils au-dessus de la loi commune ?
Un orateur le soulignait pendant le rassemblement : cette interdiction décrétée par la maire de Calais sonne comme un aveu. Le Calais qu’elle fabrique à longueur d’arrêtés municipaux est une ville où les manifestations organisées par Sauvons Calais avec des groupes politiques assumant l’héritage du fascisme et du nazisme sont autorisées sur le parvis de l’hôtel de ville, et où celles qui s’affirment contre le racisme et pour la fraternité sont interdites dans l’espace public et dans tout lieu sur lequel la mairie peut exercer son contrôle.
Triste Calais que nous trame madame la maire. Qu’aujourd’hui encore nous avons déjoué, ensemble.