Les extrêmes droites allemande et grecque ont commencé à se rencontrer en Allemagne, leur objectif étant, d’après les officiels européens, de consolider leur base en Europe.

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Ainsi, des membres de l’Aube dorée, le parti néonazi grec qui s’est fait connaître depuis plusieurs mois pour ses agressions répétées sur le sol grec, ont semble-t-il mis en place une cellule à Nuremberg, dans le sud de l’Allemagne, afin de recruter les jeunes Grecs qui ont émigré en Allemagne pour trouver du travail. Les représentants de la communauté grecque en Allemagne ont d’emblée condamné l’arrivée du parti en Allemagne, et ils en ont appelé aux autorités, qui doivent, d’après eux, parer à toute implantation de ce groupe qui a montré sa propension à la violence en Grèce, et qui pourrait bien faire de même en Allemagne.

L’Aube dorée, qui a près de 20 sièges au Parlement grec, a commenté cette implantation sur son site Internet par ces mots : « Il s’agit de la réponse des expatriés grecs aux hippies crasseux et à la dictature de la démocratie qui règne chez nous. » La cote de popularité de ce parti, dont l’emblème ressemble à une croix gammée, est estimée à environ 12% dans le pays.

Dans une déclaration officielle, l’Office de Protection de la Constitution bavarois a fait savoir qu’il « gardait un œil sur les développements à venir autour de ce groupe. »

Il dit savoir que l’Aube dorée entretient « tout un réseau international de contacts, dont certains avec des néonazis bavarois. Ces contacts sont entretenus par de nombreuses visites mutuelles et par des rencontres qui ont lieu lors d’événements organisés par l’extrême droite en Europe.

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En Grèce, l’Aube dorée a démenti avoir des liens établis avec des groupes néonazis en Allemagne. « Toutes ces histoires de néonazis, c’est n’importe quoi », a déclaré le porte-parole de l’Aube dorée, Ilias Kasidiaris. Mais Kasidiaris qui s’est fait connaître l’année dernière quand il a agressé deux députés de gauche au cours d’un débat télévisé, a confirmé que le parti d’extrême droite avait mis sur pied une « organisation locale » en Allemagne. « C’est simplement parce qu’il y a une communauté importante de Grecs [de souche] en Allemagne. »

Les expatriés grecs, a-t-il insisté, accorderaient « un soutien important à l’Aube dorée, pas seulement en Allemagne, mais partout où se trouve une diaspora grecque. »

Dans une lettre ouverte, la communauté grecque de Nuremberg a déclaré « condamner unanimement et catégoriquement » l’implantation de la cellule de l’Aube dorée. « Les slogans racistes, les messages d’intolérance tout autant que la favorisation des sentiments xénophobes, les divisions et les peurs n’ont pas leur place dans notre communauté. »

Selon les membres de la communauté, l’Aube dorée a choisi cette ville du Sud de l’Allemagne en raison de ses liens historiques avec le parti nazi. Hitler avait en effet choisi de mettre en scène le congrès de son parti dans la ville en raison des liens de cette dernière avec le Saint-Empire romain germanique, et les lois qui portaient le nom de la ville furent celles qui privèrent les juifs de leurs droits de citoyens allemands.

On estime à 380 000 le nombre de Grecs vivant en Allemagne, principalement dans la vallée industrielle de la Ruhr ; cependant, les chiffres réels doivent approcher les 900 000, étant donné que beaucoup d’entre eux ne sont pas enregistrés auprès des autorités. Il y a eu trois vagues d’immigration grecque en Allemagne : après la Seconde Guerre mondiale, puis durant la dictature des colonels (au cours de laquelle de nombreux communistes grecs ont trouvé refuge en Allemagne, en particulier en RDA). La troisième vague d’immigration grecque se produit en ce moment : de nombreux Grecs, en particulier dans la jeunesse, émigrent en Allemagne pour chercher un travail et échapper au chômage qui sévit dans leur pays.

Les groupes néonazis allemands, tels que le Freies Netz Süd, basé en Bavière, ont suivi les succès politiques de l’Aube dorée depuis un moment, faisant même explicitement référence au parti d’extrême droite grec sur leurs sites Internet.

lu sur le site de Hope not Hate, http:www.hopenothate.org.uk/international/article/838/greek-neo-fascist-party-golden-down-is-making

Traduction et adaptation de Tina