Communiqué du CAPAB :
Paris, samedi 12 octobre, le collectif CAPAB a réagi face à l’interdiction de la préfecture de se rassembler au métro Convention pour dénoncer la tenue de la « journée d’étude » du collectif Racine autour du thème du « redressement de l’école » en présence de Marine Le Pen.
Impensable de rester passif au regard d’un collectif via lequel le FN cherche à s’implanter et organiser de nouveaux cercles d’influence à une échelle toujours plus large. Adaptable. Ciblée. Les nauséeux débats sur la laïcité à l’école de la République ne sont certainement pas étrangers à ce regain de confiance du FN en direction des établissements scolaires. Pour plus de détails quant aux velléités du FN sur cette question La Horde vient de publier un très bon article à lire ici.
Nous ne nous tairons pas !
A 14h00, ce samedi, plus d’une quarantaine de militants du CAPAB se sont retrouvéEs pour refuser de se plier à la décision, d’une impartialité toute relative, du préfet de police Bernard Boucault (PS).
Objectif visibilité et dénonciation . En moins de 2 heures, plus de 500 affiches « Pas de fachos dans nos lycées ! » sont collées simultanément sur plus de 80 établissements scolaires – écoles primaires, collèges, lycées et facs – et 400 tracts distribués dans tout Paris. Les murs de Belleville, du Père Lachaise, de Charonne, de Nation, de Tolbiac ou de Cligancourt sont à nous. Et ils seront antifascistes.
Une zone brune encadrée par la préfecture
À la lecture de l’arrêté préfectoral, les raisons invoquées pour l’interdiction sont tout simplement édifiantes ! Non content d’empêcher une réaction antifasciste, l’Etat pousse le zèle au point de donner au 15e des allures de territoire occupé en interdisant au CAPAB, de fait, l’ensemble de l’arrondissement.
Le fameux périmètre de sécurité. Mais version zone brune, très large. Avenue de Suffren, Place de la république de Panama, Place de la Porte de Versailles, Place Balard, Bd Garibaldi, Pasteur, Lefebvre, Victor, Rond Point Mirabeau, Rue du Docteur Roux, Dutot, Brancion, Quai André Citroën, Grenelle, Branly… Pas trop à l’étroit, les fafs !
Prolixe, la préfecture de police nous fait aussi état de sa judicieuse remarque sur la présence de groupes d’extrême-droite dans le secteur : le collectif Racine et le GUD, rassemblé pour l’inauguration d’un bar associatif. Argument imparable puisque leur présence était justement l’objet du rassemblement. Prenant position et, sans scrupule, l’écrivant noir sur blanc, la préfecture renvoie dos à dos fascistes et antifascistes comme étant deux « mouvements extrémistes », mais… protège les fachos sous prétexte qu’ils auraient « fait l’objet ces dernières semaines de dégradations ou d’affrontements provoqués par des militants de la mouvance antifasciste » (sic). En gros, traduction, c’est vous les fouteurs de merde, mais laissez donc les fachos tranquilles !
Se souvenir.
Le militant antifasciste Daniel Guérin, dans La peste brune, écrivait sur ses sombres souvenirs précédents la montée du nazisme « J’entends encore la regrettée Suzanne Buisson, de la Fédération socialiste de la Seine, s’écrier : « Mes petits amis à force de crier au péril fasciste, vous allez le faire naitre ! » Elle devait mourir quelques années plus tard aux mains de bourreaux nazis. »
Les historiens du prochain siècle feront peut-être état, eux aussi, de la fieffée complaisance de ceux d’en haut à l’égard de la montée du fascisme dans la France du 21e siècle.
Leur campagne commence, notre lutte continue !