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Comment cette situation s’est-elle installée et comment influer sur elle ?

Un bon article du Monde Libertaire sur les causes, perspectives et solutions à entreprendre face à la situation actuelle du FN.

À l’issue des élections municipales des 23 et 30 mars 2014, on peut affirmer que le paysage politique est chamboulé. Une abstention record, une gauche alternative au PS désunie et affaiblie, un parti de gouvernement battu à plate couture, une droite qui se refait une santé jusqu’à la prochaine fois… et, surtout, un courant post-fasciste qui progresse nettement.
Outre les identitaires de la Ligue du Sud de l’ex-mégretiste Bompard qui remportent trois mairies dans le Vaucluse 1, le Front national va gérer dix villes dont Béziers ou le VIIe arrondissement de Marseille. Les résultats obtenus vont aussi lui donner plus d’un millier d’élus qui vont siéger dans les conseils municipaux. C’est évidemment une situation inédite. La précédente poussée de fièvre pour ce parti, dans les années 1990, ne lui avait donné « que » quatre villes (Saint-Gilles, Toulon, Vitrolles, Marignane) ; toutes les gestions avaient été calamiteuses, certaines s’écourtant (Saint-Gilles) ou finissant au tribunal pour prises illégales d’intérêt (les époux Mégret). Comment cette situation s’est-elle installée et comment influer sur elle ?

Discours simplistes et manipulations
Pour les analyses, elles furent déjà répétées par les grands journaux. Sans nous étendre, donc, rappelons que le malaise social s’exprime sur fond de chômage de masse croissant : celui des plus de cinquante ans explose, celui des jeunes s’allonge dans le temps. Il y a entre cinq et neuf millions de personnes pauvres. Selon la dernière étude connue, en 2011, 146 000 ménages ont été assignés en justice pour impayés de loyer ou défaut d’assurance. Et les mal-logés sont nombreux. Les organismes publics ou associatifs qui déploient encore des filets de secours sont débordés. Une crise morale s’installe à grande échelle. On reproche à d’autres victimes de la crise du capitalisme ce que l’on n’a plus ou pas : du travail, des conditions de vie décente, un avenir. Le patronat fait pression sur les protections sociales, les syndicats et le mouvement social n’ont plus les moyens de bien résister. Les explications simplistes de l’extrême droite mordent et les manipulations vont bon train.

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