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Oreste Scalzone contre la montre
L’histoire est écrite par les vainqueurs, c’est un fait entendu. Ce n’est pas un hasard que l’on ne sache rien, ou presque, en France, de ce qui s’est déroulé pendant plus d’une décennie de l’autre côté des Alpes : la naissance d’un mouvement insurrectionnel de masse et son écrasement.
L’Italie, dans les années 70, c’est avant tout l’explosion de toutes les formes classiques de la politique. Dans son excellent livre Autonomie !, Marcello Tari désigne un communisme « impur, qui réunit Marx et l’antipsychiatrie, la Commune de Paris et la contre-culture américaine, le dadaïsme et l’insurrectionnalisme, l’opéraïsme et le féminisme ». L’autonomie fut un mouvement de refus de masse dans la jeunesse. Refus de l’État et du capitalisme autant que des syndicats et de la gauche parlementaire. Refus de la représentation, du travail et de la distribution des subjectivités. Ce fut une guerre civile de basse intensité autant qu’une décennie d’expérimentations politiques, affectives et révolutionnaires.
Oreste Scalzone fut, entre autres choses, l’un des dirigeants de Potere Operaio, une organisation née en 1969. Trois axiomes politiques sont privilégiés : le refus du travail, la construction d’un parti de l’insurrection et la conflictualité permanente. La carrière politique de M. Scalzone lui valu les honneurs de la justice italienne qui l’arrêta en 1979 afin de le poursuivre pour association subversive terroriste et « tentative d’insurrection armée contre le pouvoir de l’État ». Il parvint à fuir l’Italie et à se réfugier en France.
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