Communiqué du Réseau d’Agitation Genève :
Lors de la fête de la musique de 2012, un petit groupe de néo-nazis en tenues paramilitaires et armés de couteaux avait tenté d’attaquer la scène alternative aux Parc des Bastions. Une bagarre avait éclatée lors de laquelle le chanteur du groupe de punk-oi “Faute de Frappe” avait été poignardé. La police avait volontairement laissé repartir l’un des agresseurs non sans lui avoir rendu son couteau. Deux des néonazis avaient été ensuite arrêtés quelques jours plus tard. Presque quatre ans après les faits la justice bourgeoise a rendu son verdict.
Le juge a estimé que cette bagarre était due à la « stupidité » plutôt qu’à une quelconque opposition idéologique. Un des néo-nazis a été acquitté. Le tribunal a considéré qu’il n’était pas venu à la Fête de la musique pour chercher la bagarre. Le deuxième a reçu 18 mois de prison avec sursis. Quant au chanteur de Faute de Frappe il s’en sort avec 40 jours-amende.
En tant que structure antifasciste, nous voulons donner notre point de vue sur la fin juridique de cette affaire. Nous ne sommes pas surprisEs ni outréEs par le rendu du tribunal. La justice et la police ne sont pas nos amis, nous n’attendons rien d’eux. Nous n’avons pas besoin de l’arbitrage de l’Etat dans notre lutte contre le néo-fascisme. Nous n’attendons pas qu’ils soient plus sévères avec l’extrême-droite ni qu’ils renforcent une législation “républicaine” qui se retournerait fatalement contre nous. En France, dans les années septante, la Ligue communiste avait ainsi été dissoute en application d’une loi votée dans les années trente contre les ligues fascistes…
Nous rejetons l’antifascisme petit-bourgeois républicain et citoyenniste. Ce verdict nous montre bien une chose, l’antifascisme radical et l’autodéfense sont nécessaires. S’organiser de manière autonome, voilà la seule façon de lutter. Comme l’État est un organe dont la fonction est de s’adapter aux nécessités du capital, la démocratie se convertira en dictature si une telle chose est nécessaire. La démocratie libérale et le fascisme sont les deux faces de la même monnaie capitaliste.
Notre antifascisme est révolutionnaire et radical. On s’attaque aux causes et pas seulement aux effets.
Il est nécessaire d’organiser l’auto-défense contre les agressions fascistes, et de les neutraliser à l’occasion, mais sans pour autant en faire l’ennemi public numéro un. Les mettre sous le feu des projecteurs contribue à attirer l’attention générale et à choquer les bonnes âmes. Ça se comprend, mais cela permet aussi de laisser proliférer dans l’ombre tout ce qui précède, entoure et produit ces horreurs : le racisme institutionel, la compétition capitaliste, le patriarcat, l’islamophobie ambiante, les guerres impérialistes, le néo-colonialisme…
Soit on fait partie du problème, soit de la solution.
Le Capitalisme, l’Etat, la police, l’armée, les néo-libéraux, les populistes et les sociaux-démocrates font partie du même problème, tout comme les néo-fascistes. Mensch oder schwein. Les barricades n’ont que deux côtés.
Antifa heisst angriff
Pour finir nous voulons exprimer notre soutien et notre solidarité avec Nibor (le chanteur de Faute de Frappe) et rappeler aux néo-fascistes qu’ils ont des noms et des adresses. Aucune agression ne restera sans réponse !
RAGE
Réseau d’Agitation Genève
Réseau Antifasciste