Le collectif d’artistes Grafica Nera a récemment publié, pour cette nouvelle année, une série de dessins antifascistes libres de droit, mis à disposition de toutes celles et ceux qui veulent lutter contre l’extrême droite.
Le collectif avaient déjà produit des dessins propres à l’extrême droite italienne (une spécial dédicace au logo de « CaccaPound »), mais les derniers publiés sont utilisables pour tous les antifascistes à travers le monde.
Classique dans la forme et les motifs choisis, leur réalisation est soignée, et motivée par une démarche politique expliqué dans un texte (dont nous proposons une traduction ci-dessous) ; nous vous en proposons un aperçu, les 21 images sont à retrouver ici. Dans les mois à venir, d’autres séries d’illustrations devraient être disponibles.
En cette triste fin d’année 2020, nous publions une première série d’illustrations antifascistes. Dans les mois à venir (si la covid le permet), nous réaliserons d’autres séries d’illustrations du même genre.
Le vieux virus du fascisme réapparaît en Europe et en Amérique : un virus mutant qui a mal survécu à 1945, mais qui est toujours en circulation aujourd’hui et qui attend que les conditions soient à nouveau réunies pour se propager largement et provoquer une pandémie. Un virus qui a su se renouveler au fil des décennies, en développant récemment une variante particulièrement perfide, rebaptisée « souveraineté ».
La souveraineté n’est rien d’autre qu’une opération de rebranding politique : le même vieux lisier fasciste remis sur le marché dans un nouvel emballage plus élégant et passe-partout ; d’anciens stéréotypes antisémites et de vieilles théories racistes repeints avec de nouveaux mots (et de nouveaux ennemis) pour les rendre plus présentables aux yeux des gens ordinaires. En résumé : changez la forme pour mieux véhiculer la substance.
Les mouvements d’extrême droite ont toujours essayé d’exploiter le potentiel irrationnel des mythes et des images pour pénétrer l’inconscient des masses : des cérémonies liturgiques des chemises noires aux rassemblements teutoniques de Nuremberg conçus avec une précision maniaque par Goebbels ; des références à l’empire romain de Margherita Sarfatti à l’iconographie des Nibelungen des SS ; des illustrations de propagande de Gino Boccasile aux revues satiriques de la « Voce della Fogna », sans oublier les échecs graphiques les plus récents des fascistes du troisième millénaire.
Comme nous l’enseigne la très riche production graphique de la guerre civile espagnole, les images sont un outil puissant pour contrer la propagande de l’extrême droite. De toute évidence, personne n’a l’illusion de pouvoir faire tomber les organisations néo-fascistes avec du papier et de l’encre ; mais le papier et l’encre ont aussi leur poids et affectent assez souvent la perception du phénomène néo-fasciste.
Conscients que le virus du fascisme se transmet au moyen d’images, nous pensons qu’il est utile de le contrer aussi sur ce terrain. À cet égard, afin de ne pas gâcher les longues journées de quarantaine, nous avons voulu contribuer aux luttes antifascistes en faisant ce que nous faisons de mieux.
Une vingtaine de graphiques haute résolution, totalement SANS BÉNÉFICE et SANS COPYRIGHT : librement utilisables pour enrichir le matériel imprimé et numérique de leur activisme antifasciste.
Source: Source : Grafica Nera