Manif’Est a publié un compte rendu du rassemblement contre la venue d’Eric Zemmour à la Librairie des deux Cités le 26 avril :
Environ 400 personnes ont répondu à l’appel de 24 organisations à se rassembler contre la venue de Zemmour à Nancy. Un succès pour un rendez-vous en semaine et en milieu d’après-midi et qui confirme que les idées d’extrême droite ne passent pas. En face, ils étaient environ 200 supporters de Zemmour à être venu·es se faire dédicacer son dernier livre.
Le rassemblement était appelé sous la statue de Jeanne d’Arc, rue d’Amerval pour rappeler que même ce symbole appartient désormais aux antifas ! Le texte de l’appel a été distribué aux passant·es pour expliquer que Zemmour et les idées d’extrême droite sont un poison mortel, non seulement pour les étranger·es, les musulman·es et les LGBTQ+, mais pour l’écrasante majorité de la population. Les récentes attaques de grévistes par des groupes d’extrême droite et les mesures antisociales prônées par leurs représentant·es en témoignent.
Après une demi-heure de retrouvailles, les manifestant·es ont pris l’initiative de descendre la rue des Maréchaux pour s’approcher du local fasciste les Deux Cités où Zemmour dédicaçait son livre. La police a alors fait barrage, en protection de la librairie et des supporters de Zemmour, avec véhicule, casques et boucliers. Faute de pouvoir passer par là, les manifestant·es sont reparti·es et ont rejoint la Grande Rue, celle-là même des Deux Cités, où iels se sont à nouveau heurté·es au dispositif policier.
Une belle banderole avec une citation de Lucie Aubrac, "Le racisme est la plaie de l’humanité", était accrochée et bien visible sur un bâtiment en face de la librairie. Après un face-à-face et des slogans, le public des Deux Cités a fièrement et tranquillement chanté "Maréchal nous voilà"(voir la vidéo sur Twitter), un chant à la gloire de Pétain. Cette prestation a pu avoir lieu en pleine rue, protégée par la police. À noter que la préfecture a fait ici le choix délibéré de maintenir cet événement là où elle est parfois prompte à en interdire d’autres au motif d’un risque éventuel de trouble à l’ordre public.
Suite à cette nouvelle tentative de rapprochement, les premiers gaz lacrymogènes ont été envoyés par la police. Après que les fascistes ont eux aussi goûté à l’odeur de la révolte, quelques palets de lacrymo retournés à l’envoyeur ayant fini leur course à l’entrée des Deux Cités, les manifestant·es ont fait un petit tour pour rejoindre la place Stanislas. Les touristes et familles ont eux aussi pu respirer allègrement les gaz lacrymogènes que les policiers, se sentant débordés, ont alors jeté aveuglément sur la place.
Zemmour casse-toi Nancy est antifa !
À défaut d’avoir pu empêcher l’événement d’avoir lieu, Zemmour et ses supporters bénéficiant d’une protection policière conséquente, le rassemblement a clairement signifié que les idées de haine ne passeront pas sans résistance. Cet événement ne s’est en tout cas pas déroulé aussi calmement que les organisateurs l’auraient sans doute souhaité, et le message semble être passé aussi bien auprès des fascistes que des pouvoirs publics : l’extrême droite n’est pas et ne sera jamais la bienvenue.
La grande diversité des manifestant·es, des syndicalistes aux antifas, de défenseur·es des droits de l’homme aux écologistes radicaux, des très jeunes aux bien moins jeunes, des manifestant·es pacifiques aux plus énervé.es, cette diversité confirme que l’antifascisme peut être large et populaire. La diversité des stratégies constitue notre richesse. C’est d’ailleurs ce qui nous permettra de gagner.
Enfin, nous ne pouvons que nous féliciter de cette force politique antifasciste qui s’affirme de plus en plus localement, galvanisée par le mouvement social en cours et investie par une fraction de la jeunesse. Il nous reste à l’amplifier et à la consolider. Rendez-vous donc dans la rue et dans les Assemblées !
Siamo tutti antifascisti !
Le BAF