On ne compte plus le nombre de livres, de films, de reportages, d’articles, d’alertes de travailleurs sociaux, de supports culturels etc sur la gestion problématique des quartiers populaires depuis les années 1980.
S’ajoutant à l’exclusion économique et la ghettoïsation, la violence systémique de l’État est devenue le quotidien pour les populations de ces quartiers. Population méprisée, considérée comme des sous citoyens.
La police dont le racisme endémique n’a eu de cesse d’être couvert, pardonné puis justifié par ses syndicats d’extrême droite, a été utilisé comme une force coloniale dans ces quartiers. Force coloniale qui a transformé nos quartiers en laboratoire de la violence policière dans un silence complice d’une grande partie du reste de la société.
Il faudra attendre que ces techniques de violences soient utilisées sur des mouvements sociaux et sur des populations non racisées et plus large pour être dénoncées par une partie de la classe politique. Avec ces mécanismes racistes reproduits sur des décennies, l’État n’a eu de cesse d’entretenir un sentiment d’exclusion.
C’est pourquoi l’explosion de colère contre ces oppressions est légitime. La vengeance d’un nouveau meurtre policier sonne conne une évidence.
Une fois l’émotion ( vite ) passée des quelques biens privés détruits dans le feu des affrontements, nous pouvons voir que la foule en colère a choisi des cibles éminemment politiques. Policiers, commissariats, bâtiments publiques, commerces , transports publiques et bâtiments représentant l’état ne sont que des symboles et parfois même des acteurs de la violences faites à ces quartiers. Le discours politico-médiatique cherchera à minimiser l’intelligence ou l’organisation des révoltés.
Mais cette révolte n’est pas bête et méchante. N’enlevons pas la légitime colère des révoltés en sous estimant la portée politique même inconsciente de leurs soulèvements. Comment ne pas voir un soulèvement de classe à travers ces émeutes. Politiques de gauches, syndicat et même gilets jaunes n’ont eu de cesse d’appeler aux quartiers dans leurs luttes. Mais les quartiers sont en lutte depuis plus de 40 ans déjà. La violence des mouvements sociaux n’est pas légitime que quand elle est blanche.
En tant qu’antifascistes, révolutionnaires, nous nous devons d’être solidaires au minimum idéologiquement avec ce soulèvement.
Face au racisme et à la violence d’état, riposte populaire !
Action antifasciste 77