Une militante écolo s’est faite brutalement évacuer mercredi 13 avril de la conférence de presse de Marine Le Pen par "le Gaulois", un militant de longue date du service d’orde du FN-RN, le DPS, et qui n’en est pas à son premier "fait d’arme". Portrait.
Mercredi 13 avril, lors de la conférence de presse de Marine Le Pen pour présenter son programme en matière de politique étrangère, une militante écologiste est venue rappeler à la candidate du RN sa proximité avec Vladimir Poutine, en exhibant une photo en forme de cœur les montrant ensemble. Elle a été traîné au sol et brutalement évacuée de la salle par ce qu’on pourrait prendre pour des agents de sécurité, mais sont en réalité des militants.
Marine Le Pen a d’abord essayé de faire croire que des policiers étaient à l’œuvre, alors qu’en réalité il s’agit de membres du service d’ordre du Rassemblement national. Le journaliste Benjamin Duhamel décrit en particulier un « monsieur à barbe blanche » qu’il identifie comme un membre du DPS.
Effectivement, il s’agit de Daniel Dos Santos, , alias « le Gaulois », un membre du DPS d’Ile-De-France, militant de longue date, et habitué des évacuations musclées. Il avait reçu en 2007, des mains mêmes de Jean-Marie Le Pen, le "glaive de bronze", une décoration qui distinguent les membres les plus engagés du Département Protection Sécurité, le service d’ordre du FN dont la devise est "Honneur et Fidélité".
On peut le voir ici prendre la pose avec ses copains en 2008, quand le DPS avait de faux airs de police nationale :
En plus à l’époque, il s’entendait bien avec les skins néonazis qui ne comprenaient pas pourquoi ils n’étaient plus les bienvenus dans le cortège du FN le 1er mai (à l’époque où le parti faisait encore des manifs), et qui s’adressent à lui parce qu’il est "le roi des DPS".
En janvier 2011 lors du congrès du Front national au cours duquel Marine Le Pen vient d’être nommée à la tête du parti, un journaliste de France 24, Michaël Szames, déclare avoir été brutalement viré par le service d’ordre du FN : il explique avoir reçu de nombreux coups dans le ventre et dans le dos, s’être fait casser sa montre, volé sa carte de presse, menacé verbalement et jeté dehors (il s’est vu signifier 15 jours d’incapacité de travail).
Des insultes racistes auraient également été proférées. À ce propos, Jean-Marie Le Pen, jamais avare de calembours vaguement antisémites, avait déclaré le lendemain : "Le personnage en question a cru pouvoir dire que c’est parce qu’il était juif qu’il avait été expulsé... Ça ne se voyait pas, ni sur sa carte, ni sur son nez, si j’ose dire."
Dos Santos, qui revendique avoir participé à l’expulsion du journaliste, a une autre version des faits (on vous fait grâce des fautes d’orthographe) : "ce putain de journaliste on l’a même pas frappé, juste bousculé et fait une clé de bras car il refusait de sortir (soirée privée) et on ne l’a jamais insulté on ne savait même pas qu’il était juif".
Dos Santos est aussi un habitué des dérapages sur les réseaux sociaux, n’hésitant pas à conseiller la création d’une caserne dans le 93 pour "s’occuper des bédouins".
Malgré ces débordements, on retrouve tranquillement Daniel Dos Santos candidat pour le rassemblement Bleu Marine lors des élections cantonales dans le Val de Marne en 2013.
Aujourd’hui encore, Daniel Dos Santos s’active au Rassemblement national non seulement pour virer les gens manu militari, mais aussi pour faire le bouche-trou sur les listes électorales, comme par exemple en 2021 sur la liste de Jordan Bardella pour les régionales, où il figure en 23e position dans la section du Val-de-Marne.
Marine Le Pen peut toujours être dans le déni : quoiqu’elle puisse dire, le RN est toujours le FN, non seulement au niveau des idées, mais aussi de ses militants, dont la barbe blanche de certains témoigne de la longévité au sein du mouvement.
La Horde