Lu sur Attaque, publié originellement sur le Comité de Solidarité Antifasciste de Budapest. Faisons vivre la solidarité antifasciste internationale !
Budapest Antifascist Solidarity Commitee / lundi 15 janvier 2024
Suite à plusieurs interventions antifascistes pendant la période du « Jour de l’honneur », en février 2023, une vague répressive de grande envergure est en cour, au niveau international, contre les milieux antifascistes ; elle se caractérise par d’innombrables descentes de police, mesures de surveillance, avis publics de recherche et mandats d’arrêt, exécutés ou pas encore. En décembre de l’année dernière, notre camarade Maja a été.e arrêté.e et depuis un mois il/elle se trouve en détention provisoire.
Maintenant, l’Hongrie a présenté une demande d’extradition aussi pour Maja, comme elle l’a déjà fait pour le camarade italien Gabri. Dans les prochaines semaines, la Cour d’appel de Berlin décidera si Maja sera extradé.e vers la Hongrie. Vers un pays qui est connu à travers toute l’Union européenne pour son ambiance socio-politique fascisante. Vers un pays dont le système judiciaire est notoirement corrompu et lié au monde politique. Vers un pays où Maja risque jusqu’à 24 ans de prison – loin de chez elle/lui et dans des conditions catastrophiques.
Ilaria, une prisonnière italienne détenue en Hongrie pour la même affaire, a récemment raconté, dans une lettre de 18 pages écrites de sa propre main, les conditions qu’elle doit supporter quotidiennement, depuis presque un an. Ses mots sont un témoignage actuel et impressionnant du fait que la Hongrie transgresse les normes européennes dans les prisons et qu’une extradition vers ce pays n’est pas acceptable, même dans une perspective libérale et humaniste !
Ce qui nous inquiète n’est pas seulement l’idée qu’un.e camarade pourrait passer du temps en détention préventive dans des conditions encore plus dégueulasses qu’en Allemagne, mais aussi qu’en Hongrie la préventive peut être prolongée presque sans limites.
Un procès en Hongrie aurait lui aussi des conséquences majeures pour Maja. Le procès des personnes qui sont déjà détenues en Hongrie, à la fin janvier, montrera quelles sont les chances de la défense auprès des tribunaux partiaux et corrompus de Budapest. Le traitement réservé aux prisonnier.es politiques par les surveillants de prison et les autorités est facile à imaginer, compte tenu du climat politique local.
Nous attendons une décision sur l’extradition dans les prochaines semaines. Elle donnera également des indications pour ce qui concerne les autres 13 personnes que les autorités cherchent encore. Au cas où l’Allemagne décidera d’extrader Maja vers la Hongrie, elle trahira non seulement les valeurs européennes », normalement considérées si importantes, mais elle expulsera aussi un.e frère/sœur, un.e amie.e, un.e fils/fille et un.e jeune antifasciste vers un pays lointain de l’environnement qui le soutient.
C’est la raison pour laquelle nous exigeons que Maja et Gabri ne soient pas extradé.es et appelons à protester contre la menace d’extradition et en solidarité avec les antifascistes poursuivi.es et emprisonné.es dans l’affaire de Budapest.
Note d’Attaque : la répression et les tentatives de briser la solidarité par rapport à cette affaire (et à celle, liée, appelée Antifa Ost) continuent aussi en Allemagne. Le 10 janvier, juste après un parloir avec Maja, deux de ses proches ont vu leur domicile perquisitionné par la police judiciaire (LKA) du Land de Saxe. Pendant sept heures (de 20 heures à 3 heures du matin), « chaque page a été feuilletée, chaque pierre a été retournée ».