Le 18 septembre dernier, des antifascistes ont organisé une action conjointe menée à Nice et à Nantes pour rendre hommage au 10 ans de la mort de Pavlos Fissas.
Hier, cela faisait dix ans que, le 18 septembre 2013, Pavlos Fissas, alias
Killah P, un jeune rappeur antifasciste, a été assassiné à Athènes. Il avait 34 ans.
Il a été poignardé par un dirigeant du parti néo-nazi Aube Dorée -désormais
considéré comme une « association criminelle », mais qui comptait alors 15
parlementaires-, accompagné d’une cinquantaine d’autres militants armés.
Le collectif d’investigation Forensic Architecture, en partenariat avec
Mediapart, révélera que le nom de Pavlos était sur une liste noire et que
des policiers étaient sur place au moment du meurtre, et ne sont pas
intervenus.
En ces heures où à nouveau, en Grèce, les milices fascistes, alliées à des
néonazis croates, ont frappé, entraînant l’assassinat ce 8 août de
Michalis Katsouris, supporter antifasciste de l’AEK Athènes, et où le
ministre de la marine marchande d’un gouvernement ultra-conservateur,
violemment hostiles aux anarchistes, lieux autogérés et réseau d’aide aux
personnes migrantes, a pu déclarer, suite au meurtre d’Antonis Kargiotis
par des membres de l’équipage du ferry Blue Horizon : « il y a ceux qui
pleurent le malheureux et ceux qui pleurent les personnes qui travaillent
pour un salaire (…) et sont désormais accusées », parlant des membres
de l’équipage arrêtés par les autorités, en ces heures sombres, nous
rendons hommages à nos morts.
Nous n’oublions pas, nous ne pardonnons pas.
Pas plus que nous n’oublions Clément Méric, assassiné par Esteban Morillo,
ou Federico Martin Aramburu, rugbyman franco-argentin, tué par balle
l’année dernière par un autre militant d’extrême-droite Loik Le Priol,
dont l’assassinat était prémédité, et auquel Macron a évidemment refusé de
rendre hommage en ouverture du Mondial de Rugby -en revanche Bastien
Chalureau, condamné en 2020 pour une agression à caractère raciste après
avoir passé à tabac d’autres sportifs en les traitant de « bougnoules »,
était bien présent.
Nous le savons, les fascistes sont violents, et n’hésitent pas à créer des
fichiers pour cibler tous ceux qu’ils considèrent comme leurs ennemis
politiques, en s’organisant pour les traquer ou en espérant le passage à
l’acte d’un loup solitaire, comme cela a encore été à nouveau démontré par
de multiples enquêtes.
Nous le savons, et cela ne nous empêchera jamais de continuer la lutte.
Avec nos camarades antifas de Nantes, nous saluons donc la mémoire de
Pavlos Fyssas, et nous seront présent·e·s aux côtés des antifascistes de
Grèce et d’ailleurs pour rendre hommage à notre camarade.
A bientôt dans la rue.
Collectif Antifa 06