« Des ambiguïtés caractérisent le discours écologiste depuis les années 1970 », estime Antoine Dubiau, chercheur à l’université de Genève. Pour lui, il est urgent de le clarifier, notamment quand des militants écolo comme Hugo Clément fraient avec l’extrême droite.
À gauche, domine l’idée que l’écologie politique serait naturellement ancrée à gauche. Alors qu’elle ne l’est pas naturellement. Elle est certes historiquement ancrée à gauche, c’est-à-dire qu’une frange particulière de la gauche s’est effectivement saisie la première de la question écologique.
C’est une mouvance politique qui émerge notamment à la suite de Mai 68 : beaucoup de gens plus ou moins marqués par le marxisme, en tout cas engagés très à gauche, se sont investis dans la lutte écologiste, lui donnant ainsi une certaine coloration émancipatrice. Mais ce n’est pas parce qu’il y a eu cette histoire particulière au départ qu’il n’y a pas aujourd’hui une pluralisation de l’écologie politique.
Actuellement, les principales forces politiques qui se saisissent de la question écologique restent effectivement toujours les forces politiques de gauche. Mais ce n’est pas parce que l’extrême droite est en retard et ne s’est pas saisie du problème pour l’instant qu’elle ne pourrait pas le faire. L’hypothèse est d’autant plus probable qu’un corpus écofasciste, dans lequel l’extrême droite pourrait piocher ses arguments, existe déjà depuis plus de 30 ans.