Révolution permanente propose une analyse de la campagne de certains médias de droite suite aux mobilisations contre Zemmour, en particulier celle de Nantes, avec comme objectif très clair de criminaliser le mouvement antifasciste et d’agiter à nouveau le chiffon de l’ennemi intérieur. Après un rappel assez exhaustif des propos tenus contre les "antifas", du Figaro à CNews en passant pas BFMTV, le site propose en conclusion une analyse que nous reproduisons ici.
Derrière l’attaque contre les « antifas », les prémices d’une offensive contre l’extrême gauche et l’ensemble du mouvement social ?
Le terme même d’« antifas » est devenu un moyen de criminaliser les mobilisations de rue, en les entourant d’une aura violente, sombre, mystérieuse. Aux États-Unis, la notion « d’antifas » a ainsi été utilisée pour expliquer l’ensemble des mobilisations qui ont eu lieu depuis 2017, des manifestations anti-Trump au mouvement Black Lives Matter, et jusqu’à l’invasion du Capitole par des supporters de Trump, décrite pendant un moment comme une provocation des « antifas ». Symbole de ce délire complotiste, l’ouvrage de Andy Ngo qui vient de paraître aux éditions d’extrême-droite Ring et qui prétend révéler le « programme antifa de destruction de la démocratie ».
Dans un moment où les courants les plus réactionnaires infusent l’ensemble du champ politique, il est à prévoir que ce discours ne tarde pas à se répandre, dans la continuité des campagnes contre « l’islamo-gauchisme » ou le « wokisme », activement relayées par le gouvernement. Avec lui, c’est la criminalisation de toute opposition politique exprimée dans la rue, non seulement contre l’extrême-droite mais aussi contre le gouvernement, qui menace. D’ailleurs, dans le sillage des discussions sur les « antifas », les éditorialistes réactionnaires n’ont pas manqué de s’en prendre au reste de l’extrême-gauche, Paul Melun expliquant sur CNews : « L’héritage de ces gens-là est teinté d’islamo-gauchisme avec des militants du NPA ou de Révolution Permanente qui ont plus comme modèle des islamistes que les vieux anarchistes italiens, mais la conjonction des deux est de nature à parasiter l’élection présidentielle. »
Face à ces attaques, et alors que le gouvernement multiplie les dissolutions d’associations depuis un an, il est central de faire bloc contre ce début d’offensive qui s’attaque aux militants antifascistes puis à l’extrême-gauche pour mieux criminaliser l’ensemble du mouvement social. En ce sens, il est fondamental que l’ensemble des organisations se réclamant du mouvement ouvrier, à commencer par les directions syndicales, se réagissent fermement à ces attaques et réaffirment leurs soutiens à tous ceux qui luttent contre l’extrême-droite et le gouvernement dans la rue.
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