NiceAttaques physiques, diffamation, mensonges… L’UNI 06 ou la face étudiante de l’extrême droite niçoise
Le blocage de l’université par des étudiant·es a été attaqué par des militants d’extrême droite, qui ont ensuite tenté de renverser les rôles sur les réseaux sociaux… Voici le communiqué d’étudiant·es présent·es sur place.
Menaces, intimidations, propos racistes et xénophobes... L’UNI 06 était au cœur des appréhensions à l’AG de Carlone lundi 27. « Sur Nice, on n’a pas peur des flics, c’est les fachos, l’UNI, qui sont très violents. » est lancé pendant l’Assemblée Générale. Plusieurs personnes ne se sentent pas en sécurité, notamment après l’invitation du leader d’extrême droite Stanislas Rigaud à la fac de Trotabas pour une conférence, heureusement annulée. L’attaque récente de deux personnes dont une de la JC par 4 néonazis dans le Vieux-Nice est également mentionnée, et rajoute aux stress de certain·es étudiant·es, « on subit déjà le racisme dans notre quotidien, on sait qu’on sera les premiers visés par les attaques » dit une étudiante au bord des larmes.
Malgré les craintes, l’Assemblée Générale vote le blocage de la faculté de Carlone pour le lendemain matin, mardi 28. Le matin, la fac de Carlone a été bloquée par 150 personnes, étudiant·es, professeur·es et personnel de l’Université Côte d’Azur, avec le soutien de militant·es de différentes organisations de gauche niçoises. Pacifiquement, dans la musique, le café, les gâteaux et les slogans, les nombreuses personnes présentes expliquent aux passant·es et journalistes les raisons de ce blocage : se faire entendre en tant qu’étudiant.es, intensifier et visibiliser la lutte après l’utilisation du 49.3, se rassembler, s’organiser, informer, et surtout empêcher les cours obligatoires pour permettre à toustes d’aller en manifestation sans conséquences négatives sur leur scolarité ou leur bourse. Aucune violence n’était à déplorer et la plupart des étudiant.es déçu.es étaient invité.es à porter leur voix dans l’Assemblée Générale suivante (ouverture de la B.U., blocage filtrant, etc...).
C’est vers 9h que cela se tend. Un groupe d’une vingtaine d’individus, des étudiants du groupe UNI 06, approche du blocage. Il faut très peu de temps pour que l’un des leur se rue sur les étudiant.es, essayant violement de forcer le passage, portant des coups au hasard.
Il est vite suivi par tous les autres. Après un bref temps de surprise et de consternation, les étudiant.es du blocage se forment en ligne pour les empêcher de passer. Des étudiant.es et professeur.es sont bousculés, cognés, mais la résistance collective réussi à repousser l’UNI. Les craintes restent fortes et certain·es étudiant·es sont choqués par la violence de ces étudiants d’extrême droite.
Après cette attaque, l’université décide de fermer administrativement, et le cortège part ainsi rejoindre la manifestation à la gare Nice Ville, après une AG. Une deuxième mauvaise surprise arrive alors : les militants de l’UNI et de Génération Z, ainsi que Philippe Vardon, ex-leader identitaire passé par le RN et aujourd’hui à Reconquête, inondent les réseaux sociaux de propos mensongers, renversant toute la situation, disant avoir été attaqués par des étudiant.es... Ces propos, gravement mensongers, sont pourtant facilement démontables par les nombreuses vidéos prises sur place. Vidéos où l’on identifie d’ailleurs aisément des représentants et militants de l’UNI entrer violement en confrontation avec les étudiant.es, initialement pacifistes, qui bloquaient l’entrée de l’Université de Carlone.
Cette situation n’était pourtant pas imprévisible, elle était justement très redoutée des étudiant.es. Voilà à quoi la banalisation de l’extrême droite mène à Nice. Des agressions dans les rues, la normalisation de leur présence dans les campus et donc la mise en danger physique et morale des étudiant.es.
Nous ne nous laisserons pas faire. Comme les étudiant.es de Carlone ayant voté le blocage, nous nous armerons de courage pour faire face à l’extrême droite violente et raciste, et nous vaincrons, par la résistance collective, qui a déjà montré son efficacité ce matin.
Des étudiant·es antifascistes niçois·es