Suite à l’attaque de l’Etincelle, des collectifs et organisations appellent à un rassemblement à Angers le 30 janvier, l’appel à ce rassemblement lu sur le site de l’Etincelle :
L’Étincelle, avec le soutien de nombreuses organisations et collectifs, appelle à un rassemblement samedi 30 janvier à 14h Place du Ralliement à Angers.
Ce rassemblement a pour objectif de faire entendre notre révolte contre l’attaque néonazie dont notre local a été victime. Mais nous n’oublions pas que cette attaque se déroule dans un contexte de plus en pesant, à Angers comme ailleurs. Des attaques contre les droits des personnes LGBTIQ+, à la répression des mouvements sociaux et le durcissement des lois sécuritaires, en passant par l’expulsion de réquisitions pour loger des personnes sans domicile fixe, les raisons de se mobiliser et de faire entendre notre colère ne manquent pas.
L’ambiance sur Angers est à l’image de ce que pourrait être ce début d’année 2021 pour tout·es : particulièrement lourde et sombre. Dans un contexte de crises sociale, sanitaire, écologique et économique, les forces réactionnaires tentent de tirer les marrons du feu. Les rues se fascisent : les milices s’affichent maintenant, ouvertement, comme néonazies. Le pouvoir se durcit, il se bunkerise et sort les dents et les griffes pour expulser foyers de contestations, réprimer les militant·es, et traiter de manière particulièrement dure les plus vulnérables d’entre nous.
A quelques jours de l’attaque par des néonazis du local de L’Etincelle, de l’expulsion de la Grande Ourse, des coups de pressions municipaux, et, tout récemment, de la convocation à la police d’un militant pour avoir « organisé des manifestations non autorisées » nous appelons à venir massivement se rassembler et converger sur Angers le samedi 30 janvier. Car cette date n’est pas anodine…
Samedi 30, en effet, la Manif pour tous lance un appel régional à rassemblement : s’opposant depuis toujours contre le projet de loi bioéthique (PMA) et le mariage pour tou·te·s, au service d’institutions qui voudraient nous voir disparaître, haineuse de nos identités et de nos sexualités.
Côté Pile : Face à l’extrême-droitisation des rues
Angers, on le sait, est un point chaud pour les identitaires et l’extrême droite radicale en France. Depuis plusieurs années, leur local, l’Alvarium, sert de lieu de rencontre pour bon nombre de fachos de l’Ouest de la France (et même d’ailleurs). Malgré des manœuvres politiciennes, depuis longtemps démasquées, pour camoufler une idéologie de plus en plus dure, il est clair que ce local sert à la diffusion d’idées et de pratiques fascistes. En témoignent notamment les liens clairs avec la page Telegram néonazie Ouest-Casual, sur laquelle postent régulièrement les « nationalistes Angevins ». C’est sur cette page qu’a été revendiqué le saccage de l’Etincelle, où les « militants » arborent le crane Totenkopf, symbole de la 3eme division SS, particulièrement investie dans les camps de concentration et d’extermination du 3ème Reich.
Se rassembler le 30 janvier, c’est aussi s’opposer au retour de la Manif pour Tous, qui appelle à converger régionalement sur Angers. Mouvement qui historiquement travaille contre l’égalité des droits pour les personnes LGBTQI+, on sait aussi que c’est un « mouvement social » à l’intérieur duquel les identitaires les plus nauséabonds en profitent pour gagner du terrain, et embarquer de plus en plus de personnes dans leurs dynamiques. C’est d’ailleurs le point de départ de la trajectoire de radicalisation de plusieurs de leurs militants et militantes. La Manif pour Tous n’est que le symptôme crasse d’un ordre heterocispatriarcal, blanc et bourgeois, qui s’attaque directement aux identités queers et à toutes les femmes. Trans, pd, gouines, féministes, ne leur laissons pas la rue le 30 : rappelons leur que nous sommes fort·es et fier·es, et que les LGBTQI+ /féministes ne marchent pas dans la complaisance sournoise de Béchu et ses élus. Rappelons-leur que face à la LMPT, face aux institutions, nous exigeons le respect des corps et des identités queers, et que nous continuerons de revendiquer la PMA pour tou·te·s.
Côté Face : Face au durcissement du pouvoir policier et préfectoral
Mais ce n’est pas simplement cette fascisation des rues qui constitue le signe fort de ce à quoi nous devons nous préparer pour 2021. L’exécutif, incarné dans le durcissement des postures préfectorales et policières, montre une tendance inquiétante. Au niveau national, la loi Sécurité Globale entend enrayer toute forme de contestation, en généralisant l’usage de drones de surveillance, en renforçant l’impunité policière et en diminuant la capacité des citoyen·ne·s à renseigner les violences policières.
A l’échelle locale, nous avons assisté à deux reprises, au mois de décembre et janvier, à des faits jamais vus dans notre département : deux expulsions en pleine période hivernale – quelques temps après le décès d’un SDF dans nos rues. Mais c’est un mouvement que les ministères du Logement, de l’Intérieur et de la Justice assument nationalement, en appelant les préfets à faciliter les « expulsions forcées », et ce, période hivernale ou non.
Enfin, c’est un signe tout aussi inquiétant qui emporte l’urgence absolue de manifester samedi : alors que dans tous les textes internationaux, le droit de manifester est sacralisé, et ne peut en aucune cas faire l’objet d’une autorisation, un militant est convoqué cette semaine car il est suspecté d’avoir « organiser une manifestation non autorisée ». Nous sommes face à une fascisation claire du pouvoir.
Bonus : et la mairie, dans tout cela ?
Alors qu’elle aurait du dénoncer le plus vivement et le plus rapidement possible le saccage de l’Etincelle, alors qu’elle aurait du déposer plainte immédiatement après l’attaque néonazie, alors qu’elle s’entête à ignorer la question du logement sur Angers, et qu’elle s’amuse à renvoyer dos à dos des personnes qui revendiquent un monde plus juste à ceux qui fantasment sur les brigades d’extermination du 3ème Reich, elle a préféré, vendredi dernier, mettre un coup de pression à grand renfort policier aux militant·e·s de l’Etincelle qui avait décidé de porter assistance aux expulsé·e·s de la Grande Ourse.
Nous ne nous satisfairons pas de cette dérive générale. Toutes et tous à Angers place du Ralliement le 30 janvier à 14h.
Appel à l’initiative de plusieurs collectifs et militant·e·s angevin·e·s (en concertation avec le collectif Queer autonome et écrit à plusieurs mains, par des militant·e·s issu·e·s de collectifs antifascistes, LGBTQI+, autonomes, féministes, syndicalistes, anticapitalistes ou militant pour le droit au logement)