La commission " Ripostes syndicales face à l’extrême droite " de l’union syndicale Solidaires vient de sortir le 9e numéro de son bulletin (à télécharger ci-dessous en intégralité) : au sommaire, entre autres, un bilan des résultats du RN aux dernières élections, un point sur la présence de l’extrême droite au parlement européen et une résolution adoptée en congrès par Solidaires, dont nous reproduisons un extrait ici.
Les idées de l’extrême droite se sont largement diffusées dans la société, au point que les plateaux télé lui sont grands ouverts. Le FN/RN engrange les bons scores électoraux au point de pouvoir envisager à court ou moyen terme d’accéder au pouvoir et les groupuscules fascistes multiplient les provocations, intimidations et actes violents. Pas de doute : la bête immonde n’est pas morte et reste le pire ennemi des salarié.es, des chomeurs.euses, des femmes, des immigré.es, des personnes subissant le racisme, des LGBTQI, des jeunes et une menace pour la démocratie.
Nous réaffirmons notre opposition totale à l’extrême droite sous toutes ses formes. Il n’y a aucun arrangement ni aucun compromis possible avec ces organisations et leurs thèses. Aucun compromis non plus avec le conspirationnisme qui désarme de toute pensée critique, et crée des liens avec l’extrême-droite qui cultive et se nourrit des théories du complot.
Notre projet syndical se définit résolument contre toutes les discriminations. Il est donc naturel que nous nous mobilisions également contre celles et ceux qui font de l’exacerbation de ces discriminations leur cheval de bataille. Cela ne peut être qu’en pratiquant un antifascisme radical (dans le sens premier qui est de s’attaquer aux causes d’un mal, plutôt qu’à ses seuls symptômes), pragmatique (ce qui implique une continuité entre les fins et les moyens), social, lié à notre action syndicale et enfin un antifascisme de masse, qui soit le fait de l’ensemble de la population et en premier lieu du monde du travail.
Solidaires, et beaucoup de ses organisations, est partie prenante de Vigilance et Initiatives Syndicales Antifascistes (VISA), et nous prenons toute notre place dans la campagne intersyndicale lancée en 2014, avec la CGT et la FSU, « contre l’extrême droite, ses idées et ses pratiques ».
Sur ces questions , nous ne limitons pas notre action au seul travail à l’intérieur des entreprises et des établissements publics.
Nous participons régulièrement à des collectifs ou coordinations, bataillant pour qu’ils soient les plus larges possibles, sans rien céder sur le fond.
Pour Solidaires, le combat contre le fascisme ne se limite pas aux enjeux électoraux. Nous luttons plus contre la progression de l’extrême-droite et de ses idées en agissant depuis des années au quotidien pour l’égalité des droits, contre l’injustice, pour la sécurité au travail - contre le racisme et la xénophobie - que contrairement à ceux qui ne le font que par pur opportunisme électoral et qui par leurs pratiques décrédibilisent toute action politique au sens large du terme. Et c’est cela que nous devons continuer. C’est là que se mène l’essentiel de la lutte contre l’extrême droite, au quotidien, dans la fraternité des luttes où se retrouvent côte à côte l’ensemble des travailleurs et travailleuses quelle que soit leur origine.
La présence et l’activité syndicales au plus près des travailleurs et des travailleuses, quotidiennement sur les lieux de travail, la reconstruction d’un tissu syndical interprofessionnel de proximité participent d’un antifascisme concret. C’est parce que nous mènerons des luttes victorieuses sur le terrain des droits sociaux et économiques que nous pourrons faire reculer durablement les idées d’extrême- droite dont le FN/RN est l’incarnation principale. Pour ce faire, Solidaires participe activement à la création de la coordination nationale antifasciste, et au développement de VISA locaux. Avec d’autres, Solidaires organise tous les stages de formation qui permettent de mieux connaître et combattre l’un de nos ennemis historiques : l’extrême droite.
Il est donc nécessaire que cette lutte contre l’extrême-droite et ses idées soit prise en charge par l’ensemble des structures de Solidaires, qu’elles relaient le matériel produit à ce sujet et qu’elles renforcent la coordination dans ce domaine. Cela implique aussi qu’il faut être intransigeant-e -s par rapport à d’éventuelles infiltrations ou dérives en faveur de l’extrême-droite et que les structures de Solidaires se dotent des mécanismes, y compris statutaires, pour y faire face.
L'extrême droite, ennemie des travailleuses et des travailleurs from Union Syndicale SOLIDAIRES on Vimeo.