Le Rassemblement national organise un meeting avec la présence de Julien Odoul, Tiffany Joncour et Edwige Diaz pour lancer sa campagne aux élections de la Métropole de Lyon, face à leur présence des collectifs en lutte, syndicats et associations villeurbannaises appellent à se mobiliser, contre-rassemblement à Charpennes, dimanche 7 décembre à partir de 14h30.
Nous, collectifs en lutte, syndicats et associations villeurbannaises, ne laisserons pas le Rassemblement National organiser tranquillement un meeting politique à Villeurbanne dimanche 7 décembre. Il est hors de question qu’un parti politique d’extrême droite raciste, aux origines fascistes, lance sa campagne aux élections de la Métropole de Lyon en toute sérénité, sans réaction de notre camp.
C’est pourquoi nous invitons tous.tes celles et ceux qui s’opposent à l’idéologie du RN à nous rejoindre pour un contre-rassemblement à Charpennes, dimanche 7 décembre à partir de 14h30.
Le RN a toujours été un ennemi du camp de l’émancipation. A toute fin utile, rappelons que le parti a été fondé en 1972 par d’anciens membres de la Waffen-SS, des collabos admirateurs du régime nazi, des héritiers du poujadisme, de fervents soutiens à l’Algérie française et de terroristes de l’OAS. Le RN a beau essayer de masquer sa vraie nature et camoufler ses convictions antisémites, xénophobes, islamophobes, antiféministes et propatronales sous les habits d’une dédiabolisation médiatique, le naturel revient toujours au galop. Longtemps confiné au rôle de provocateurs néo-fascistes, le RN, sous la direction de Marine Le Pen, cherche depuis une dizaine d’années à faire peau neuve afin de se rendre crédible électoralement. Depuis les années 2000, il fait son beurre électoral sur les questions de sécurité et d’immigration. Largement relayés par la presse des multimilliardaires Bolloré, Stérin et consorts, les discours réactionnaires et stigmatisants saturent le débat public et ne cessent d’ériger une France blanche « judéo-chrétienne » fictionnelle aux fantasmes racistes d’un pseudo « Grand Remplacement ».
Le RN prétend défendre les classes populaires en développant des discours à géométrie variable et opportunistes dont le seul point commun est la recherche d’un bouc-émissaire chez les plus précaires : l’étranger, le migrant, le chômeur, etc. Sur le fond le RN est et demeure une imposture sociale. Tous ces votes à l’assemblée en faveur des plus riches et du grand patronat le démontrent chaque jour.
Face aux pièges de la respectabilité et de l’illusion identitaire tendus par l’extrême-droite, il est nécessaire de rappeler l’opacité, la prédation, l’intolérance et la violence qui imprègnent le RN. En témoigne le pedigree des trois têtes d’affiche du meeting villeurbannais. Le porte-parole du parti, Julien Odoul, a été reconnu coupable en première instance de recel de détournement de fonds publics pour un emploi fictif d’assistant parlementaire. Il a écopé pour cela de huit mois de prison avec sursis et d’un an d’inéligibilité (décision en attent d’appel). Il s’est également illustré par son islamophobie misogyne plusieurs fois, notamment quand il a agressé une femme voilée, à l’occasion d’une séance plénière du Conseil régional de Bourgogne-Franche- Comté à Dijon, en 2019. Nous le répétons : la démocratie n’a pas besoin de boucs émissaires et le RN fragilise notre démocratie en attaquant violemment les membres qui la composent.
La députée Edwige Diaz fait l’objet d’une enquête préliminaire pour des soupçons d’emplois fictifs et d’abus de frais kilométriques. Dans sa jeunesse, elle était très proche des mouvements néo-nazies de Bordeaux. Parallèlement aux affaires judiciaires s’ajoutent les accointances douteuses de la députée Tiffany Joncour, dont les liens passés avec des mouvances radicales sont avérés : elle a notamment participé à l’organisation de la « Fête du Pays Réel », un rassemblement notoire de l’extrême droite identitaire proche de l’Action Française.
Villeurbanne n’a jamais été une terre d’accueil pour l’extrême droite. Ville ouvrière, populaire et combattante, fière de ses multiples vagues d’immigration, Villeurbanne incarne tout ce que l’extrême-droite déteste : haut-lieu de la Résistance, ses quartiers populaires sont marqués par un héritage militant anticolonial et antifasciste que nous entendons bien défendre. Même si l’extrême-droite y progresse électoralement (le RN a obtenu 7,6 % des voix aux municipales en 2020 ; 17% aux européennes et 19% aux législatives en 2024), son ascension est limitée par une opposition solide et organisée qui refuse de lui céder du terrain, ni dans les urnes, ni dans la rue.
Entre des législatives anticipées que le RN continue d’appeler de ses voeux, et la présidentielle de 2027, le parti d’extrême droite mise gros sur les élections municipales et métropolitaines. Dans un contexte où la macronie lui a déroulé le tapis rouge pendant des années, à coups de réformes antisociales, de lois sécuritaires, d’austérité budgétaire et de paniques morales, il est grand temps de coordonner notre riposte de façon collective et stratégique. On le sait, le danger que représentent les extrêmes-droites actuellement est protéiforme. Loin d’être l’apanage du RN, celles-ci relèvent plutôt d’un continuum allant des droites libérales aux groupuscules néonazis. Aujourd’hui, le processus de fascisation en cours se construit en queue de comète d’un capitalisme néolibéral en crise, dans un moment d’exacerbation des guerres colonialistes et des concurrences inter-impérialistes. Sous la direction de Trump, les Etats-Unis ont impulsé un virage fascisant, renouant avec un nationalisme défensif et une économie de guerre mondialisée. Cela entraîne peu à peu une alliance géopolitique réactionnaire à l’international qui alimente partout la peur du déclassement, l’exclusion de l’autre, la hausse de la haine et de la violence au détriment d’une majorité d’entre nous.
Face à leurs rêves de domination, de purification et d’expulsion, nous voulons leur opposer nos désirs de solidarité et d’émancipation collective.
Dimanche 7 décembre, envoyons un message fort aux fascistes et à toutes celles et ceux qui banalisent depuis trop longtemps des discours de haine. Si ceux-ci menacent en premier lieu une partie de la population, mettant en danger nos camarades, ami.es, familles et collègues qui ne correspondent pas à leur idéal identitaire, tout le monde est concerné par le danger fasciste. C’est à nous de mener l’offensive contre la montée des extrêmes-droites, car personne ne le fera à notre place. À nous de les démasquer et de les empêcher de distiller leurs idées nauséabondes. Cela commence par faire du 7 décembre une occasion de montrer notre détermination et notre force lorsqu’il s’agit de combattre le fascisme, le racisme et la xénophobie.
À VILLEURBANNE COMME AILLEURS, TERRASSONS L’EXTRÊME-DROITE
Signataires : CDQ Villeurbanne, CGT Villeurbanne, CNT-SO, Extinction rebellion, Fédération anarchiste, FSU, Génération EDR, Indignons nous- bloquons tout, Locataires ensemble, Nous toutes Rhône, NPA l’anticapitaliste, Solidaires, UD CGT.