Arnauld de Tocquesaint, du collectif Racine, a peur des femmes

Lu sur le site L’entente, qui décortique le discours du Front national (extraits) :
Arnauld de Tocquesaint est un des fondateurs du Collectif Racine, créé en 2013 pour regrouper les enseignants favorables à Marine Le Pen. Il est présenté comme tel lors d’un entretien de plusieurs membres-fondateurs du Collectif Racine auprès de Radio Courtoisie, entretien auquel il participe et que le Collectif Racine a ensuite diffusé sur son site.  Ce collectif s’inscrit dans une démarche d’ensemble du Front national, qui cherche à imprégner des milieux professionnels qui lui sont encore fermés et à crédibiliser son discours.

Arnauld de Tocquesaint:Soral

Arnauld de Tocquesaint a publié ses vues sur l’école et la société dans un livre de 157 pages intitulé La Face cachée de l’École , livre édité par Kontre Kulture, maison d’édition d’Alain Soral. Arnauld de Tocquesaint regrette particulièrement, dans ce livre, la « féminisation du métier » de professeur, qui a mené selon lui à de « petits désagréments », « comme le déficit d’autorité ou l’absentéisme, l’un comme l’autre plus marqué chez les femmes que chez les hommes » (p47).  Il s’agit bien, pour l’auteur, d’un plan orchestré par l’État, plan qui expliquerait que celui-ci « ferme les yeux » sur ces problèmes. Le cofondateur du collectif des enseignants FN-RBM craint en effet, par dessus tout, le « plan antinational » qui sévit selon lui au sein de l’enseignement (p41), « les sapeurs infiltrés dans les officines de l’Éducation antinationale ». Le mot antinational revient régulièrement dans le livre (p22, p38, p49, p60, p69, p88, p100, p124).

Cette « prise du pouvoir des femmes » (p47) aurait eu lieu après « la généralisation de la mixité dans les classes après Mai 68, sous prétexte d’égalité des sexes et de libération des mœurs, [qui] a aussi servi l’idéologie féministe : en mettant les jeunes mâles en concurrence frontale, dans ce champ clos qu’est une salle de classe, les féministes sont parvenues à les domestiquer. […] Au contraire, les adolescentes – certaines de leurs charmes naissants – minaudent auprès de leurs professeurs, non sans succès » (p49). (Arnauld de Tocquesaint propose donc, pour éviter que « les adolescentes minaudent », des professeurs presque exclusivement hommes dans des classes pour filles.)

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Un autre de ses livres, On achève bien les Français , que nous présenterons brièvement dans un article à paraître demain, révèle que l’auteur soutient en fait l’idée d’un pouvoir militaire.

« Symptomatique de la prise de pouvoir des femmes » aussi, seraient « les nouveaux programmes d’histoire de seconde [où] il est clairement mentionné : « Le libre choix [sic] laissé entre plusieurs études doit permettre en particulier de montrer la place des femmes dans l’histoire de ces sociétés. » Le programme des premières générales consacre une partie de chapitre à « la place des femmes dans la vie politique et sociale de la France au XXe siècle » » (p47).

Le livre est par ailleurs l’occasion, pour Arnauld de Tocquesaint, d’écrire quelques « saillies » sur l’immigration : « cannabis dont les jeunes Français sont les plus gros consommateurs d’Europe, prioritairement ravitaillés par nos fidèles immigrés maghrébins » (p56) ; Arnauld de Tocquesaint pense savoir que Taubira est « haineuse envers le Blanc, l’Occidental et le Français » (p70) ; il regrette qu’on parle à l’école de « Léonard de Vinci, Picasso, Milan Kundera, Yasmina Reza » et pas de « Youssouf Fofana ? Mohamed Merah ? Abdallah Boumezaar ? » (p68) ; déclare que 80% des migrants « sont très peu qualifiés, pour ne pas dire analphabètes » (p68) ; et qu’« il faudrait une bonne fois nous expliquer en quoi consistent concrètement ces apports culturels : rap ? burqa ? kebab ? » (sans simplisme, n’a-t-il pas lui-même cité Léonard de Vinci, Picasso, Milan Kundera et Yasmina Reza deux pages avant ?) (p70).

Il est convaincu que « aussi surprenant que cela puisse paraître, les Américains, eux aussi, travaillent en sous-main à la substitution du peuple français par le truchement de l’histoire » (p61). Il déclare qu’on tente de « faire rentrer dans nos chères têtes brunes […] que nos ancêtres, pas bien malins, attendaient la semence étrangère pour s’épanouir » (p63).

Le « plan antinational » réapparaît : page 75, il croit voir que « le ton du déracinement est clairement donné » dans l’introduction aux programmes de seconde : « Cette approche ne se fait pas seulement sous l’ange des héritages ou des fondements du monde d’aujourd’hui ; il faut aussi faire sentir aux élèves que des pans du monde du passé ont été « perdus ou qu’il n’en reste plus que quelques traces. » Bref, il faut faire place nette pour les nouveaux maîtres sombres et ne plus s’accrocher à un passé, certes glorieux, mais qui n’est pas le leur. » L’analyse n’est pas moins complotiste à la page suivante : « la citoyenneté romaine est présentée comme plus ouverte que la grecque (édit de Caracalla en 212) : est-ce une façon de plaider pour la naturalisation massive des étrangers ou pour leur accorder le droit de vote ? En tout cas, une nouvelle fois, les Gaulois sont présentés comme assimilés à la romanité et s’en portant très bien. Tant mieux ! Les Français n’ont qu’à suivre leur exemple et s’assimiler aux civilisations importées. »

Il regrette, page 84, que « l’enseignement de l’histoire [soit] devenu un enseignement confus dont la seule ligne directrice est le mépris de l’Occident en général et de la France en particulier. On est aux antipodes de ce qui se passe à l’étranger, en Corée du Sud par exemple où les manuels scolaires recommandent aux élèves d’être fiers de leur harmonie ethnique et de leur appartenance à un « même sang » ». Il déclare par ailleurs, au sujet de l’enseignement de l’histoire, que « l’ajout » au programme du « génocide des Tziganes » au cours de la Seconde guerre mondiale répondrait à « un devoir de mémoire compassionnelle communautariste » (p75).

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