Allemagne : Pegida (et ses petites sœurs) en chiffres

Moins d’une semaine après les attentats de Paris, le mouvement Pegida et ses petites sœurs se sont à nouveau montré dans les rues de nombreuses villes allemandes le lundi 12 janvier, avec comme objectif d’instrumentaliser les peurs des Allemands à l’égard des musulmans. Ils avaient promis qu’ils défileraient en silence, avec des brassards de deuil, mais la réalité a été tout autre. On a pu les voir beugler à travers toute l’Allemagne, et bien peu nombreuses étaient les références à la situation française. Voici un bref aperçu de ces mobilisations islamophobes qui ont émaillé l’actualité allemande lundi soir, mais aussi un bilan encourageant sur les contre-manifs initiées par les militants antifascistes et antiracistes à travers toute l’Allemagne.

Pegida à Dresde
25 000 manifestants

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3700 contre-manifestants le jour-même, présents dans chaque rue adjacente au rassemblement et montrant symboliquement la nécessité de nettoyer la ville après le passage des « pegidistes ». Les riverains et les commerçants quant à eux avaient éteint toutes les lumières et poussé leurs chaînes hifi à fond, qui jouaient la Neuvième Symphonie de Beethoven.
Sans oublier les 35 000 le samedi précédent cette « manifestation du lundi »)
Un florilège des conneries entendues dans les rangs des « pegidistes » : il faudrait selon eux en finir avec la liberté religieuse et la « culture de la culpabilité qui règne depuis la fin de la guerre » (il s’agit là d’un terme habituel chez les néonazis) ; selon eux, « 80% des jeunes musulmans auraient des sympathies pour l’État islamique (mais d’où tirent-ils ces chiffres ? Ils gardent leur source secrète…) ; ils se sont également plaint de la « machination construite autour du NSU » (est-ce à dire que les terroristes, quand ils sont néonazis, ont leurs faveurs ?) ; enfin, du côté de la tribune, on pouvait entendre les appels suivants : « Êtes-vous le peuple ? » (en référence au mouvement de protestation de 1989, parti de Leipzig), ce à quoi la foule répondant en scandant, toujours plus vite : « Deutschland, Deutschland… »

Hagida à Hannovre
200 manifestants, appelés à se disperser face aux 19 000 contre-manifestants
[La manifestation s’est mal passée, car de nombreux fafs s’y sont rendus. Pas étonnant, vu qui a déposé la manif, un certain Olaf Schulz, proche des Identitaires allemands].
Annoncée cependant : la naissance de Bragida (Braunschweig) et de multiples extensions de Pegida à Brême et dans le land de Basse-Saxe.

Legida à Leipzig
4800 manifestants obligés de se replier sous escorte policière après avoir été bloqués par 35 000 antifascistes.

Bärgida à Berlin,
150 manifestants ont dû changer de direction après avoir rencontré 4000 antifascistes.

Dügida à Düsseldorf
350 manifestants invisibilisés par les cris de 5000 contre-manifestants. La ville de Düsseldorf décide d’éteindre toutes les lumières sur le passage de Dügida (comme à Dresde le 5 janvier)

Rogida à Rostock
La manifestation est annulée après que les liens de l’organisation avec le NPD ont été mis en lumière. 2000 antifascistes manifestent leur opposition à ce mouvement.

À Stralsund
300 manifestants se réclamant de Pegida sont stoppés dans leur élan par un blocage de 450 antifascistes.

À Schwerin
350 manifestants échouent à manifester, bloqués par 1000 antifascistes.

Bagida à Munich
1500 manifestants face à 20 000 antifascistes.

Sügida à Suhl
500 manifestants contre 750 antifascistes.

Saargida à Saarbrück
Moins de 300 manifestants, opposés à quelques 9000 antifascistes.

À Hambourg
4000 antifascistes manifestent pour prévenir toute velléité des adeptes de Pegida.