Manif Est à publier un dossier très complet sur un concert de NSBM (black metal néonazi) à venir, "Black Metal Blitzkrieg V2", contre lequel les antifascistes de la région se mobilisent : voici leur communiqué.
Nouveau concert néonazi : ne laissons pas les structures fascistes s’implanter, ni dans le Grand-Est, ni ailleurs !
Qu’ils s’appellent "Night of Honour", "Black Metal Blitzkrieg", "Hot Shower Fest", "Call of Terror" ou encore "Ragnard Rock", tous ces festivals ont un énorme point en commun : ce sont des rassemblements musicaux néonazis, où les spectateur·rices, qu’ielles aiment le "Rock Against Communism" (RAC) ou le "National-Socialist Black Metal" (NSBM), passent une bonne partie de leur soirée à tendre le bras droit. Sieg heil, Sieg heil ! Et ielles arborent fièrement des tatouages d’Adolf Hitler, des autocollants de croix gammées, des patchs nazis ou des symboles aryens. Les photos de leurs soirées sont parfois édifiantes ! Sans oublier les paroles violentes, négationnistes, xénophobes et antisémites de leurs textes. En France, en Ukraine, en Italie ou en Allemagne, le public, les groupes et les tables de merchandising sont bien souvent les mêmes. Dans l’Hexagone, les trois zones principalement concernées par ces soirées haineuses sont l’Alsace-Lorraine, la Picardie et Rhône-Alpes.
Preuve supplémentaire que le Grand-Est reste malheureusement un bastion de l’organisation nationale-socialiste, un concert clandestin de NSBM est à nouveau prévu dans notre région le samedi 20 septembre 2025, accueillant six groupes néonazis venus de toute l’Europe. Il s’agit de la seconde version d’une première édition qui aurait eu lieu en septembre 2023, visiblement déjà dans le Grand-Est. Une fois encore, face à l’inaction complice des pouvoirs publics, ce sont les groupes antifascistes qui doivent se charger de surveiller, de dénoncer et de combattre ce nouvel événement. Un dossier plus complet informe sur les détails des groupes néonazis programmés ce week-end (lire ci-dessous).
Avec les groupes Formoraich (de Bretagne, France), Sunwheel (Pologne), Eidkameraden (Suisse) et Frangar (Italie), ainsi que les deux têtes d’affiche Goatmoon (Finlande) et Nordglanz (Allemagne), plusieurs centaines d’adeptes de "black metal national-socialiste" se sont donné rendez-vous dans la région, dans quelques jours.
Il n’est pas clair si cette soirée se déroulera une fois de plus à la "Taverne de Thor", le "club-house" des Lorraine Hammerskins (LHS) à Combres-sous-les-Côtes, en Meuse, ou si les néonazis ont à nouveau réussi à louer la salle des fêtes d’une commune de la région. Dans un cas comme dans l’autre, il ne s’agirait pas d’une première : on dénombre au moins douze concerts néonazis (dont deux de NSBM) organisés à la Taverne de Thor (à Toul comme en Meuse), ainsi que de nombreux événements nauséabonds dans des salles municipales, généralement louées sous prétexte de fête privée (comme à Souilly ou Heudicourt-sous-les-Côtes, en Meuse ; à Sexey-aux-Forges, en Meurthe-et-Moselle ; à Remomeix, dans les Vosges ; etc.).
Ce qui est sûr, c’est que la Taverne de Thor est un lieu de rendez-vous hebdomadaire de jeunes fascistes du coin, que s’y tiennent des rencontres régionales de MMA et qu’elle accueille – même si c’est de manière très irrégulière – des événements d’importance transnationale, comme le tournoi clandestin de MMA "Day of Glory IV" en juin 2024, fréquenté par environ 300 néonazi·es européen·nes. Nous avons démontré que ce lieu est un bastion organisationnel de la scène transfrontalière néonazie qui permet de générer de l’argent, d’organiser la clandestinité de néonazis recherchés internationalement et d’établir la normalisation d’une culture violente et discriminante parmi les jeunes du nord meusien en particulier et du Grand-Est en général. La demande du conseil départemental de Meuse, pourtant unanime, de fermeture du local et d’interdiction des Hammerskins à la suite du "Day of Glory IV" est restée lettre morte. La seule réponse du ministère de l’intérieur a été de "surveiller" – entendons plutôt "fermer les yeux" sur – ce repaire néonazi international.
Un des deux derniers concerts de NSBM dans la région, prévu le 25 février 2023, a été empêché par interdiction préfectorale, suite aux interventions antifascistes. Sans ce travail de renseignement et de suivi, la région serait encore plus attractive pour ces mouvements haineux. Force est de constater que, suite à la dissolution des Hammerskins allemands, le Grand-Est devient un repaire de plus en plus important et que les efforts antifascistes ne suffisent pas encore à endiguer leur développement. La tolérance des autorités face à cette activité continue et grandissante des mouvances néofascistes est inacceptable.
Tandis que les scores des partis néofascistes battent des records et que les discours racistes, antisémites et antiféministes sévissent d’Est en Ouest, ce sont les antifas qui se retrouvent criminalisé·es, que ce soit à Budapest, à Berlin ou à Paris. Il reste de notre devoir de mettre fin aux activités des néonazis par tous les moyens, et il ne sert à rien de compter sur les dirigeant.es politiques, dont la soif de pouvoir se traduit en opportunisme culturel : tolérer la haine tout en combattant les contestations progressistes et émancipatoires.
La lutte contre la haine, le racisme, l’antisémitisme, la misogynie ou la LGBTQIA+phobie semble malheureusement secondaire dans une région dominée électoralement par le RN. Les belles paroles du conseil départemental, de la région et du ministère de l’intérieur doivent cesser. Pour ce qui est de l’action antifasciste, seule la solidarité locale et internationale peut contrer cette évolution. Organisons la résistance antifasciste contre les néonazis et toustes ceux et celles qui les tolèrent, collaborent et, par le silence de leurs pantoufles, barrent la route à un avenir en paix !
Réseau Antifasciste du Grand-Est (RAGE), le 12 septembre 2025
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Source: Manif Est