InfosRevue de presse (du 21/10 au 01/11 2025)

Afin de suivre l’actualité de l’extrême droite, voici une sélection d’articles de la presse commerciale qui ont retenu notre attention : certains sont tirés de médias centristes voire de droite, d’autres de médias plus "militants". N’hésitez pas à nous signaler des articles pour la prochaine revue de presse, le 15 novembre prochain !

Rassemblement national
• A l’assemblée, la droite fait sauter le cordon sanitaire autour du RN
Pendant sa niche parlementaire le RN a proposé un texte de remise en cause de l’accord franco-algérien de 68. Un sacré retour du refoulé colonial rendu possible par la macronie avec les votes d’une bonne partie de LR et d’Horizons. Presque une sorte d’hommage posthume à Jean-Marie Le Pen qui doit en frétiller d’aise du fond de son caveau. En parlant de cadavre : RIP le "cordon sanitaire". Il y a des termes qui après ce moment politique deviennent obsolètes. Par exemple, parler de "compromission" si la droite classique travaille avec le RN. Désormais tout ce sale monde travaille main dans la main, uniquement pour le pire.
• Contre-budget : le RN contre les assos qui lui déplaisent
Sans surprise le RN essaie de se montrer présentable et "raisonnable" lors de l’examen du budget. Puisque dans la doxa ultra-libérale il faut des coupes budgétaires dans le monde associatif, les frontistes poussent à des coupes sombres dans les secteurs qui leur sont historiquement les plus rétifs : éducation populaire, écologie, associations d’aide et de solidarité aux pauvres né.e.s ici ou ailleurs, etc. L’idée est bien entendu de faire d’une pierre deux coups : jouer la normalisation politique et affaiblir tout ce qui peut représenter un contre-pouvoir à l’accession aux affaires.
• 2026 : ma ville à l’extrême droite ?
David Dufresne et Nicolas Lebourg, en association avec Médiapart, s’intéressent dans leur émission « Extrêmorama » à la façon dont le RN se prépare pour les municipales 2026.
• Les réseaux russes de Patrice Hubert
Le Monde rappelle les liens avec l’extrême droite russe de celui qui, le 1er septembre dernier, a été promu directeur général du RN par Marine Le Pen et Jordan Bardella. Organisateur de la rencontre entre Jean-MArie Le Pen et l’ultranationaliste Alexandre Douguine en 2014, Hubert était proche de soutiens inconditionnels à Poutine, comme Emmanuel Quidet ou Xavier Moreau. En 2018, il s’est rapproché de l’oligarque Konstantin Malofeïev, qui finance en Europe des événements ultraconservateurs et homophobes, pour lui soumettre un énigmatique projet à « la dimension spirituelle, voire civilisationnelle »…

Bolloré, Stérin @ Cie
• Serge Nedjar, l’homme qui gouverne, et surveille, les médias de Bolloré
Le Monde dresse le portrait de celui qui, dans l’ombre, veille à ce que la ligne d’extrême droite des différents médias de Bolloré soit scrupuleusement respectée par toutes et tous. On y apprend que " beaucoup connaissent les représailles réservées à ceux qui osent s’attaquer à Serge Nedjar et à sa chaîne", lui qui, en 2016, a brutalement fait le ménage à i-Télé, entraînant le départ de l’a quasi-totalité de la rédaction. C’est lui qui organise l’omniprésence de Zemmour sur les différents médias du groupe : "face aux musulmans, la « défense de l’Occident » par le catholique militant Vincent Bolloré a trouvé en Nedjar un allié. […] Poutine, Trump, Nétanyahou (invité de la chaîne) : les fascinations de Bolloré ou de Nedjar croisent celles de l’extrême droite française et de ses figures sulfureuses, souvent condamnées en justice." Surtout, c’est le chef d’orchestre de l’écosystème Bolloré, la valse des mêmes intervenant·es, éléments de langage et impasses d’un média à l’autre.
• Sortie antisémite sur CNews : SOS Racisme saisit l’Arcom
Erik Tegnér, directeur du média "Frontières", sur CNews le 16 octobre a déclaré : « Yaël Braun-Pivet est la finition du macronisme. C’est le mariage d’Alain Minc, l’argent roi, et de Jacques Attali, l’homme nomade », reprenant ainsi les stéréotypes antisémites les plus classiques. Streetpress rappelle que ce n’est pas la première fois que la chaîne de Bolloré s’illustre par des sorties antisémites comme les propos d’Ivan Rioufol sur le ghetto de Varsovie ou ceux d’Éric Zemmour qui avait été condamné pour « contestation de crime contre l’humanité ».

Régions
• Bretagne : quand les identitaires s’infiltrent dans la culture locale
Ce n’est pas une déferlante, comme pourrait le laisser penser l’illustration de cet article informé et dense, mais les idées d’extrême droite progressent avec constance en Bretagne. L’article avance avec justesse le tournant représenté par la mobilisation autour du centre d’accueil de Callac. Il expose aussi l’importance politique d’évènements d’apparence purement culturelle et/ou religieuse comme l’encore trop peu étudié pélerinage "Feiz e Breizh" (56). Des espaces qui permettent à tout un ecosystème associatif mais aussi économique de tisser des liens et de gagner en visibilité et respectabilité. L’article se clôt sur la normalisation de l’extrême droite dans la presse quotidienne régionale. Pour que le grignotage cesse il va bien falloir casser les dents aux idées d’extrême droite.
• Montpellier : l’extrême droite en roue libre
Le journal la Marseillaise revient sur la présence de l’extrême droite dans les rues de Montpellier que ce soit avec des « affiches racistes et homophobes qui sont généralement signés le Syndicat de la famille (ex-Manif pour tous), les Jeunes d’Oc ou le Bloc Montpelliérain » mais aussi avec leur présence lors de la manifestation intersyndicale du 18 septembre. Dans un autre article il est question des associations de parents d’élèves qui essaient d’empêcher les tentatives d’entrisme de militant·es d’extrême droite comme Amélie Drevet du RN ou d’Estelle Roudier la fille de Richard, après les révélations de Médiapart. Toujours dans ce dossier, la presse libre subie de plus en plus de plaintes pour diffamation de militants d’extrême droite, récemment c’est le journal Le Poing à
Montpellier qui après avoir révélé « le prénom et l’initiale d’un membre du Bloc Montpelliérain » se retrouve devant le tribunal (vous pouvez le soutenir ici), le journal l’Empaillé lui est poursuivi par le directeur de la police municipale de Perpignan. Puis un article sur la diffusion du film « Sacré Cœur » de Sabrina et Steven Gunnell, « sortie en salle le 1er octobre et financé par l’empire Bolloré à hauteur de 350 000 euros (sur un million au total) » avec la promotion de médias comme (CNews, Europe 1, JDD, Valeurs actuelles, le Salon beige…), dans les grandes salles de cinés de la région. C’est également le cas du spectacle « La dame de pierre » qui passera le 15 novembre au Zénith de Montpellier, « ce spectacle-hommage à la cathédrale Notre-Dame-de-Paris est signé Corentin Stemler, ex-rédacteur de la revue de l’Action française et ancien comédien bénévole du Puy du Fou. ».

Groupes et militants radicaux
• Un néonazi pion dans un lycée public de Levallois
Décidement les militant.e.s nationalistes semblent trouver refuge dans des établissements scolaires catholiques. Pour cette rentrée, Maylis de Cibon, qui a déposé en préfecture le défilé nazifiant du C9M 2025, a été embauchée dans une instutution cossue de Neuilly. Et puis à l’Immaculée-Conception de Pau un cadre de l’Action Française Aquitaine a été recruté. Et maintenant Médiapart révèle qu’Aloïs Vojinovic gudard et zouave bien connu, au casier judiciaire chargé, trouve un poste de surveillant, cette fois dans un lycée public. Ce sont des élèves qui ont pointé son pedigree et voilà que "responsables de l’établissement [..] estiment que tout le monde a droit à une deuxième chance". Une forme indulgence qui ressemble plutôt à de la veulerie et de la complaisance…