IslamophobieA la mémoire d’Aboubakar Cisse

Le comité antifasciste de Saint-Étienne revient sur le meurtre d’un fidèle d’une mosquée de La Grand-Combe, dans le Gard, le 25 avril dernier, en particulier sur les tentatives du monde politique et médiatique de minimiser son caractère raciste.

A Saint-Etienne comme dans des dizaines d’autres villes, un rassemblement spontané a eu lieu pour honorer la mémoire d’Aboubakar Cissé, et affirmer que la vie des musulmanes compte.
La mort atroce d’Aboubakar, tué de plusieurs dizaines de coups de couteaux dans sa mosquée, en raison de sa confession, provoque une émotion légitime dans la communauté musulmane et bien au delà. Cependant, l’extrême droite des grands médias, des partis politiques et du gouvernement actuel a été particulièrement silencieuse, s’empressant de chercher d’autres raisons "atténuantes" à cet acte barbare (origines étrangères de l’assassin, "pulsion meurtrière".
Ou encore l’inentendable déni de crime islamophobe invoqué par la défense et relayé par l’ED).
Le traitement de ce drame nous rappelle qu’il faut se battre pour la vie et la dignité des personnes noires, arabes et musulmanes dans ce pays. C’est elles qui sont ciblées à longueur de journée par les médias et les politiciens aux ordres des milliardaires. C’est elles qui sont sommées de se désolidariser du moindre acte commis par une personne arabe. C’est désormais elles qui craignent pour leurs vies avec la dangereuse ascension de l’extrême droite en France. Le silence des médias et des politiques, dont beaucoup sont devenus ouvertement racistes, nous rappelle encore une fois que si nous ne nous battons pas pour accorder la dignité et la vie à chaque être humain, y compris aux musulman·es, personne ne le fera. Nous saluons encore une fois l’initiative de se réunir dans la rue pour partager l’émotion que soulève un tel drame.
Le jour où la vie de chacune comptera, le combat contre le fascisme et l’oppression sera gagné d’avance. Il y a une continuité entre les discours, les politiques racistes, les actes de barbarie à l’encontre des personnes racisées, et la banalisation de leur mort.
Le combat contre le fascisme et l’extrême droite est le combat pour la vie et la dignité de tous·tes.
Comité antifasciste de Saint-Etienne