Le 16 juillet 1942, au petit matin, la police française s’est déployée pour arrêter 13 152 juifs : 8.160 d’entre eux ont été enfermés dans le Vélodrome d’hiver (10 boulevard de Grenelle), dont 4.115 enfants, tandis que les autres étaient concentrés dans le camp de Drancy, avant d’être envoyés vers les camps d’extermination, en particulier celui d’Auschwit-Birkenau. Des documents accablants montrent la collaboration active des forces de sécurité française. Programmées par les nazis, cette rafle organisée avec la complicité du gouvernement de Vichy est la plus grande rafle de Juifs oranisée sur le territoire français durant la guerre, mais n’est d’ailleurs pas la première : en 1941, trois rafles ont déjà eu lieu, essentiellement à Paris. En application de la loi du 4 octobre 1940 , la préfecture de police met à disposition de l’occupant nazi son fichier juif : ce sont ainsi 4232 arrestations qui ont lieu du 20 ou 23 août 1941, les Juifs arrêtés se retrouvant au camp de Drancy, qui vient juste d’être inauguré.
Maurice Rajsfus, arrêté avec ses parents lors de la rafle du Vélodrome d’Hiver alors qu’il n’a que 14 ans, est l’un des survivants de cette tragédie, à la suite d’un ordre excluant les Juifs de 14 à 16 ans de la rafle. Militant communiste après la guerre, puis membre du groupe Socialisme ou Barbarie, il confonde en 1994 l’Observatoire des libertés publiques, qui recense les crimes sécuritaires commis par la police française, jusqu’en avril 2014. Il est également un rédacteur régulier dans plusieurs publications de réseaux ou organisations antifascistes, dont No Pasaran. Il revient dans la vidéo ci-dessous, réalisée par TV5, sur l’importance de cet événement :