Après les électionsVISA : "ne baissons pas la garde"

Le collectif syndical de lutte contre l’extrême droite VISA rappelle, qu’au-delà du soulagement provoqué par le score moins élevé que prévu du RN, le parti de Marine Le Pen peut compter sur des millions d’électrices et d’électeurs et sur près de 20 millions d’euros d’aide publique pour faire avancer son projet, que "seules des avancées sociales historiques contenues dans les revendications syndicales peuvent faire reculer de façon significative".

Plus que jamais, la lutte doit continuer
Notre avenir appartient à nos mobilisations sociales et unitaires !

Nous, syndicalistes, militantes et militants antifascistes, avec des millions de salarié.e. s, chômeurs et chômeuses, immigré.e.s avec ou sans papiers, respirons mieux aujourd’hui . Nous constatons que le barrage antifasciste et l’espoir suscité par l’alliance des partis de gauche et écologistes, soutenue par un mouvement syndical et associatif puissant, ont bloqué au deuxième tour des législatives la vague brune du 30 juin. Le fascisme ne s’installera pas au gouvernement en France dans les mois qui viennent, en ce sens c’est une première victoire !

Le maquillage respectable du FN/RN s’est en même temps décomposé avec la mise en lumière de candidatures ouvertement fascistes, homophobes et sexistes dans de nombreuses circonscriptions. Cela a amplifié le rejet pour le parti fasciste et décrédibilisé l’extrême droite dans son ensemble. Mais l’extrême droite c’est aussi la violence qui s’est déversée : agressions, dégradations, délations, libération de la parole raciste, liste de personne « à abattre » la « bête immonde » est toujours féconde !
Le macronisme néolibéral assumé subit lui aussi une défaite importante en perdant une centaine de député.es, même si les désistements lui permettent de limiter la casse.
Un sursis à ne pas gâcher ! Un espoir en des jours heureux à concrétiser !
Cette défaite, dans l’accession au gouvernement du parti d’extrême droite, ne doit pas nous faire baisser la garde : le FN /RN a mobilisé des millions d’électrices et d’électeurs, est le premier parti politique à l’Assemblée nationale avec une cinquantaine de député.es supplémentaires (avec les alliances passées avec une partie des Républicains). Ce nombre d’élu·es augmente sa capacité de formation de nouveaux cadres d’extrême droite, d’autant plus si l’on ajoute aux élu·es leurs assistant·es parlementaires. Puis, c’est aussi une manne financière supplémentaire et importante que le RN va engranger (près de 20 millions d’euros par an d’aides publiques, soit deux fois plus que suite aux législatives de 2022). Même si le FN / RN joue déjà la partition trumpiste du « on nous a volé la victoire », il est objectivement plus fort qu’il ne l’a jamais été.
Seules des avancées sociales historiques contenues dans les revendications syndicales peuvent les faire reculer de façon significative : salaires et protection sociale revalorisés, protection et amélioration des services publics, abrogations des lois scélérates sur les retraites ou l’immigration, bifurcation environnementale…
Mais le clan macroniste défait, allié à la droite réactionnaire, va multiplier les manœuvres pour empêcher le camp progressiste de mettre en œuvre les mesures pour améliorer la vie de millions de personnes.
L’unité la plus large du mouvement syndical et des mouvements sociaux sera indispensable dans le combat pour les revendications, et pour renforcer la pression afin que la nouvelle majorité de gauche au parlement puisse les satisfaire. Sans mouvement social d’ampleur, de nouveaux blocages et crises politiques sont clairement devant nous.
Cette unité devra aussi continuer à s’exprimer pour dénoncer les projets des forces d’extrême droite qui vont tout faire pour prendre leur revanche, aidées par certains médias qui ont clairement basculé.

En tant qu’organisations syndicales nous avons une responsabilité particulière pour détacher de l’extrême droite la fraction de notre classe sociale qui renforce son électorat. Notre action pour démasquer l’imposture sociale du rassemblement national est irremplaçable.
VISA répondra présent pour prolonger ces combats avec ses 240 syndicats adhérents et ses VISA départementaux.
VISA renforcera sur tout le territoire son travail de vigilance, de formations, de dénonciation des activités du FN/RN et des groupuscules violents qui gravitent autour.
VISA participera à toutes les mobilisations unitaires, syndicales, associatives et citoyennes proposées à cet effet.
VISA appelle les syndicats à nous rejoindre dans un cadre intersyndical ; c’est aussi par la création de VISA locaux départementaux, par notre unité et sur le terrain que nous pourrons faire reculer l’extrême droite.

TOUJOURS UNI·ES DANS LA LUTTE POUR LE PROGRES SOCIAL !

VISA, le 8 juillet 2024