Appel"Ce n’est pas cette fois qu’on les essaiera. Faisons tout pour que cela n’arrive pas !""

Le vent du boulet néo-fasciste n’est pas passé loin. Mais le barrage au rejet des idées mortifères du R.N. l’a emporté sur la très forte montée des eaux de l’adhésion au chamboule-tout raciste et barbare de l’extrême droite revancharde, à l’occasion du second tour des législatives anticipées.
Certes, le R.N., avec ses 32 % de suffrages exprimés aux élections européennes et ses 33 % au premier tour des législatives anticipées du 30 juin, avec le concours de quelques LR collabos, peut hélas prétendre au titre de premier parti de l’Hexagone. Conséquence immédiate de ces résultats, la boutique Le Pen qui était exsangue financièrement, il y a encore deux ans, s’apprête, par l’application stricte de la loi sur le financement des partis politiques, à s’arroger une grande part du gâteau de ce « système », tellement vomi dans ses discours.
Pour autant, plus des deux tiers des électeurs-trices qui se sont déplacés lors de ces deux scrutins ont rejeté leurs prétentions à gouverner nos vies. L’extrême droite parlementaire a encore gagné en puissance, mais elle demeure cependant minoritaire dans les urnes et à l’Assemblée, tout en ayant fortement contribué, depuis son score aux élections européennes, à accélérer la libération de la parole raciste et xénophobe. Pas une journée, depuis l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale, le 9 juin au soir, sans que soient rapportées par la presse les agressions verbales racistes, voire des agressions physiques, dans de nombreux points du territoire. Les candidat.es « brebis galeuses » du R.N. à ces législatives anticipées, annoncées comme pas plus nombreux que les doigts d’une main, par Jordan Bardella, se sont en fait tranformé.es en un véritable troupeau d’au moins une centaine d’énergumènes haineux et complotistes où l’antisémitisme le dispute à l’homophobie, au négationnisme ou encore à la nostalgie des tueurs de l’OAS. Par le biais de leurs campagnes et de leurs communications ignobles, ils ont contribué à ce déferlement, nourri également par une grande partie de la presse, dont bien entendu les tuyaux médiatiques du milliardaire Bolloré.
Le combat contre le racisme et les idées nauséabondes de l’extrême droite demeure plus que jamais d’actualité. Il doit même se démultiplier au plus vite, tant au regard des progrès électoraux réalisés par le R.N., ces dernières semaines, qu’à celui de la libération des discours haineux et racistes qui en est la conséquence directe. Dans ce contexte les responsabilités de la droite macronienne et des L.R., dans le succès des obsessions identitaires et discriminatoires de l’extrême droite derrière lesquelles ils
n’ont cessé de courir, sont directement engagées. Ils n’ont cessé, depuis des années, d’en fournir les marchepieds les plus solides, par leurs dénis de démocratie, leurs politiques de mises en concurrence généralisée des individus ou des groupes, pour l’accès aux ressources, aux aides sociales, au travail, à l’enseignement supérieur ; par la casse des droits et la remise en cause de leur universalité, par leurs attaques contre les services publics et la protection sociale ; par leur refus de faire contribuer les plus riches et leurs faveurs aux capitalistes.
A l’issue de cette séquence électorale inédite, et d’une mobilisation antifasciste efficace, qui se solde par l’empêchement du R.N. à prétendre au pouvoir et une victoire toute relative des partis de gauche, notre vigilance doit encore se renforcer pour combattre la
fascisation qui gangrène un peu plus chaque jour de nouveaux secteurs de la société.
Se coordonner et se fédérer contre l’extrême droite devient une priorité dans la durée. Dans toute la France, en ville comme dans les campagnes, des collectifs ont germé et essaimé. Militant.e.s associatifs, syndicaux, citoyen.ne.sencarté.e.s ou non, artistes, chercheur.e.s, journalistes... parlons-nous. Rencontrons-nous.
C’est ce que propose Ripostes.

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